2018
Cairn
Lorène Prigent et al., « Conditions d’efficacité de la coopération internationale au service du développement de l’éducation en Afrique », Marché et organisations, ID : 10670/1.534361...
Le lien existant entre éducation et développement est désormais internationalement reconnu, mais il n’y a pas pour autant consensus sur la nature de ce lien, et encore moins sur les stratégies et mesures à mettre en œuvre pour assurer une éducation de qualité pour tous. Sur le continent africain, et malgré de gros progrès dans l’accès à l’école primaire sur les dernières décennies, les décideurs des systèmes éducatifs doivent faire face à d’immenses défis quantitatifs et qualitatifs. Suite à l’élargissement des ambitions mondiales pour l’éducation, les ODD érigeant désormais l’éducation préscolaire, primaire, secondaire et supérieure au rang de priorités égales, des éclairages pragmatiques et pertinents pour la prise de décision sont plus que jamais nécessaires. Tout en répondant à ces engagements mondiaux, les décideurs des systèmes éducatifs africains, agissant dans des contextes financiers contraints, doivent prioriser l’affectation des ressources publiques, mieux réguler l’offre d’éducation et continuer à gérer une forte pression démographique et sociale. Dans ce contexte, l’aide internationale apporte un appui financier (don, prêt ou autre), accompagné d’un volet technique dont la modalité la plus fréquente est la mise à disposition d’expertise. Cette expertise, choisie par les Etats récipiendaires ou imposée par les bailleurs, intervient à la fois pour appuyer la formulation des politiques éducatives et pour en orienter la mise en œuvre. L’article propose une réflexion sur les conditions optimales de mobilisation de cette expertise internationale en éducation, et relève les mécanismes susceptibles de rendre ses éclairages réellement utiles, pérennes et efficaces. Après une analyse de l’influence technique des organisations internationales et de l’expertise qu’elles contribuent à financer dans les pays africains, il s’agit d’examiner l’articulation du discours à l’action en dégageant les écueils à éviter à travers des exemples observés sur le terrain. Classification JEL : I 20, I 21, I 22, I 28