Un ministère ecclésial pour les femmes ? Le contexte culturel et théologique d’un échange épistolaire entre Dorothy Moore et André Rivet (1643)

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2021

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Maria-Cristina Pitassi, « Un ministère ecclésial pour les femmes ? Le contexte culturel et théologique d’un échange épistolaire entre Dorothy Moore et André Rivet (1643) », Dix-septième siècle, ID : 10670/1.53uk3r


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André Rivet (1572-1651), l’un des théologiens réformés les plus illustres de la première moitié du xviie siècle, et Dorothy Moore (1612/1613-1664), une veuve anglo-irlandaise réputée pour son érudition et sa maîtrise de plusieurs langues anciennes et modernes, échangèrent cinq lettres en français durant l’automne 1643 alors qu’ils se trouvaient tous les deux en Hollande. Commencée par Moore, la correspondance, conservée dans les Hartlib Papers déposés à l’université de Sheffield, porte sur la question d’un ministère féminin public qui s’adresserait à l’ensemble du corps du Christ sans s’identifier pourtant au pastorat ni au service de diaconie auprès des pauvres, des veuves, des malades, etc. Les lettres dévoilent les positions divergentes des deux correspondants, Moore en quête personnelle d’un modèle alternatif de ministère public pour les femmes auquel elle se sent appelée, Rivet ne pouvant concevoir d’engagement ecclésial de celles-ci que dans le cadre de l’ordre établi, à savoir cantonné dans la sphère familiale ou voué au service diaconal. Deux logiques s’affrontent ainsi : celle de la jeune veuve, qui se réclame de sa conscience pour discerner sa vocation, et celle du théologien qui lui oppose les injonctions de la Parole de Dieu, qui, suivant son interprétation, interdit aux femmes l’exercice de la prédication, et de la pratique millénaire de l’Église.

This article concerns an exchange of five letters written in French during autumn 1643 between André Rivet (1572-1651) and Dorothy Moore (1612/1613-1664) while they were both in Holland. Rivet was one of the most illustrious Reformed theologians of the first half of the seventeenth century, while Moore was an Anglo-Irish widow renowned for her learning and her mastery of many ancient and modern languages. Initiated by Moore, this correspondence, held at the University of Sheffield as part of the Hartlib Papers, considers the question of a public female ministry that would address itself to the entire Body of Christ, but without being identified with the office of the pastor or that of the deacon in relation to the poor, the widowed, the ignorant, or the sick. The letters express the divergent positions of the two correspondents: Moore was on a personal quest to discover an alternative model of public service for women to which she felt called; Rivet could not conceive of any ecclesiastical engagement on the part of women except within the established order: activity within the family domain or service as a deacon. This was a clash of two perspectives: that of the young widow seeking to examine her conscience and discover her vocation, and that of the theologian who opposed her with the injunctions of scripture which, according to his interpretation, forbids women from preaching and from traditional Church practices.

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