30 septembre 2024
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Jean Richer, « L'architecture traversée par l'écologie grise de Paul Virilio », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.54224b...
L’essayiste et urbaniste Paul Virilio (1932-2018) a développé une œuvre singulière sur la manière dont la perception humaine se modifie sous les effets du progrès technologique. Ayant identifié que les différents régimes de vitesse des techniques de communication avaient tendance à s’accélérer en permanence, il appelait à l’avènement d’une écologie grise, qui serait une écologie de préservation des régimes spatio-temporels. Centrée sur la relation entre l’écologie grise et la discipline architecturale, la présente recherche doctorale s’est concentrée sur trois enjeux.Le premier enjeu consiste à identifier la relation qui lie les phénomènes de vitesse à l’architecture, telle que Paul Virilio la décrit dans ses œuvres écrites, ses commissariats d’exposition, mais aussi quelques projets d’architecture. Le second enjeu consiste à approfondir l’écologie grise en conjectures, qui sont appliquées à des jugements d’expert, afin de préciser le contenu de cette écologie et de l’actualiser, trois décennies après qu’elle fut énoncée par l’auteur. Ces analyses successives conduisent à énoncer les domaines par lesquels l’écologie grise traverse l’architecture : le rôle médiatique de l’architecture, la ressource immatérielle de l’accident, et enfin, la dilatation du tempo, autrement dit la capacité de projection d’un espace-temps.L’écologie grise de Paul Virilio, appliquée à l’architecture, consiste dès lors à envisager l’observation comme un projet à part entière, et l’objet architectural devient un sujet à partir duquel il est possible de décrire les évolutions du monde qui nous entoure.