2018
Francis Goyet, « Le sublime du “lieu commun”. L’invention rhétorique dans l’Antiquité et à la Renaissance, xiv + 785 p., 2018, réimpression de l'édition de Paris, 1996, avec un nouvel avant-propos », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.54t3kv
Théoricien de la rhétorique mais aussi orateur, Cicéron a transmis une technique majeure, absente du sage Aristote. Il faut élever le débat à la hauteur des grands principes qui fondent la Cité : d’où le « lieu commun », ce grand moment des grands moyens où triomphe l’éloquence. La remontée aux principes est source à la fois de la plus grande émotion (movere chez Cicéron, sublime chez Longin) et de la plus grande cohérence argumentative, comme s’emploient à le montrer Quintilien et à sa suite Mélanchthon, si sensible au lien entre principes et vérités doctrinales. Cicéron lance ainsi au XVIe siècle le défi d’articuler raison(s) et passions dans une unité vivante, unité et vie qui sont sa réponse au mystère inépuisable de la persuasion.