5 octobre 1994
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Jean Souet, « Politique et Société dans l'œuvre de Léon Bloy », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.559914...
Après une jeunesse de « communard d'avant la Commune », Bloy se convertit au catholicisme intransigeant sous l'égide de Barbey d'Aurevilly et des auteurs de la contre-révolution, notamment Blanc de Saint-Bonnet. Il gardera, après sa participation à la guerre de 70, la mentalité d'un ancien combattant farouchement patriote. D'abord attiré par le légitimisme, puis par le conservatisme, il les renie et rejette toute politique, prônant avec véhémence la théocratie absolue. Cependant, pour catégorique qu'apparaisse la position bloyenne - ou plutôt sa non-position politique -, cela ne va pas sans ambiguïtés. Le discours bloyen, comme celui de Charles Péguy, est écartelé entre des tendances antagonistes : rejet de la monarchie humaine mais fascination pour la monarchie mythifiée du Moyen-Âge ou Napoléon; exigence d'ordre pour le peuple mais anarchisme pour soi; discours antirépublicain et extrême droitier traversé de résurgences volcaniques du « babouvisme » de jeunesse; réfutation de Drumont et des antisémites mais réexploitation des stéréotypes antisémites. Au fond, les écrits bloyens systématisent un double discours, au bord de l'indécidable, mais montrent une préférence pour un ordre aristocratique.