27 mars 2021
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Ilona Carmona, « Besoin de présence : être corps : l'esthétique en résistance », Theses.fr, ID : 10670/1.55jlau
Dans ce que nous appelons monde contemporain, la présence des choses semble s’éloigner derrière toujours plus de médiations. Ce qui nous ferait dire à l’instar d’Hans Ulrich Gumbrecht dans son Éloge de la présence que « la tendance contemporaine est à abandonner, ou même oublier, la possibilité d’une relation au monde fondée sur la présence ». Le réel se morcelle et beaucoup semblent déplorer avec l’apparition des TIC, mais aussi avec l’ultra-capitalisme inhérent à nos sociétés occidentales, une perte des fondements ontologiques de notre humanité (sa finitude, sa primauté sur la création ainsi que la présence une et indivisible du corps). Mais est-ce si sûr ? Par « présence », nous entendons la définition qu’en donne Gumbrecht « Le terme de présence ne se réfère pas (du moins pas principalement) à une relation temporelle au monde et à ses objets, mais à une relation spatiale. Ce qui est “présent” doit être tangible au sens propre, ce qui implique la possibilité d’un impact immédiat sur le corps humain ». La négligence de la présence provoquée par une vision du monde ultra-capitaliste et hypermédiatisée n’en crée-t-elle pas le besoin ? Un « besoin de présence » inconscient qui pourrait se manifester dans l’émergence de certaines pratiques, notamment artistiques, centrées sur l’expérience. Nous nous sommes alors demandé comment trouver la présence qui semble tant faire défaut à l’ère de la dématérialisation des concepts et des savoirs. L’art nous en donne-t-il le mode d’emploi ? D’ailleurs, la présence est-elle productible ? Est-elle un produit ? Ce qui en ferait une valeur marchande et consommable comme à l’antithèse de ce qui semble en faire son essence.