2021
Cairn
François Albera, « Présence des Apaches », La Revue des revues, ID : 10670/1.55vuxe
À une période où nombre de revues disparaissent et notamment les revues de cinéma – dont l’audience a fortement décru depuis quelques décennies –, la naissance d’un nouveau titre fait événement. La revue Apaches dans son premier numéro se place sous l’égide d’un auteur de film, Fritz Lang, et d’un courant critique des années 1950-1960, le mac-mahonisme qui l’avait érigé avec un nombre restreint d’autres cinéastes (Losey, Preminger, Walsh, Cottafavi, Freda) en modèles. Quel lien peuvent avoir de jeunes critiques, soucieux de se « faire une place », avec une démarche très inscrite dans une histoire des cinéphilies de l’après-Deuxième Guerre mondiale en France tant aux plans des choix esthétiques qu’idéologiques. C’est l’occasion d’évoquer Présence du cinéma qui servit de « tribune » aux mac-mahoniens, et le contexte dans lequel elle voit le jour. La définition de la fonction critique, du positionnement de la critique est alors au centre des réflexions de ses protagonistes. Le numéro 126 des Cahiers du cinéma (décembre 1961) se consacrait entièrement à la question avec table ronde, textes programmatiques et enquêtes auprès de dizaines de critiques – à l’exception des animateurs de Présence du cinéma. Refusèrent-ils l’exercice ou en furent-ils écartés ?