2024
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Olivier Tourny, « Musiques au Saint Sépulcre de Jérusalem : entre louange communautaire et polymusiques contraintes », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.56d303...
L’un des paradoxes du Saint-Sépulcre de Jérusalem, et non des moindres, s’incarne dans le fait qu’un grand nombre d’Églises chrétiennes n’y sont pas présentes. Celles-ci doivent en effet se limiter à leurspropres églises et couvents disséminés dans la ville sanctifiée, ou encore, comme dans le cas denombre d’Églises protestantes, soulever des doutes quant à la légitimité du lieu et proposer leur propre Sépulcre, hors des remparts de la vieille ville, celui du Jardin de la Tombe.Cette situation est le fruit de combinatoires historiques complexes, financières notamment – lespetites communautés durent abandonner au fil du temps leurs prérogatives, ne pouvant pluspayer les taxes exigées par les différents pouvoirs pour prétendre y être encore admises. C’est ainsi que seules cinq Églises ont droit de cité au Saint-Sépulcre : l’Orthodoxe grecque, les Monophysites arméniennes, coptes et syriaques, et la Latine catholique. Dans ce contexte pour le moins inédit, ces cinq communautés partagent un certain nombre d’espaces communs, tout en jouissant chacune d’un ou de plusieurs espaces exclusifs. Passé ce constat, reste un défi majeur à relever : celui de leur cohabitation. Et c’est à sa façon et avec ses propres objets quel’analyse ethnomusicologique vient contribuer à la compréhension des forces et des enjeux en présence dans un espace voué à la promiscuité des âmes.