2013
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André Rigaud et al., « Percuteurs en bois de cervidés en provenance de Solutré / Antler Strikers From Solutré », Supplément à la Revue archéologique du centre de la France (documents), ID : 10670/1.57ce41...
Notre tentative de reconstitution des percuteurs utilisés pour la taille du silex par les Solutréens et en particulier pour le façonnage de pièces bifaciales a comme origine l’étude du site des Maîtreaux. Le protocole et l’interprétation des données expérimentales obtenues à partir des vestiges lithiques issus de ce site se heurtent à la rareté des indices archéologiques. Lors de l’étude des restes fauniques d’une partie de la collection Veillerot, rassemblée en 1895 et 1896 et négligée par différents acquéreurs du fait de sa pauvreté en feuilles de laurier, nous avons isolé cinq pièces en bois de cervidé (et un sixième exemplaire probable malgré son état fragmentaire). D’après la découverte de Bordes en 1974 et la définition de la fiche typologique proposée par Averbouh et Bodu, ces objets peuvent être classés comme des percuteurs, éventuellement utilisés par / prévus pour des droitiers. La provenance stratigraphique précise de ces pièces n’est pas connue. Cependant, leur comparaison avec des percuteurs expérimentaux utilisés pour le façonnage de feuilles de laurier nous fait penser que ces pièces archéologiques portent des stigmates compatibles avec cette opération. Leur origine pourrait donc être les riches niveaux archéologiques solutréens du gisement. La présence d’un exemplaire façonné et non utilisé, la ressemblance entre la pièce fragmentaire et une “ matrice outil ” du site solutréen du Roc de Sers constituent des indices d’un fractionnement de la chaîne opératoire en plusieurs temps, semblable à celui d’autres outils osseux : prévision, mise en forme/façonnage, utilisation/réutilisation, abandon. Les deux premières, n’impliquant aucun endommagement de la surface de percussion, s’avèrent comme les plus difficiles à discerner : elles dépendent de notre faculté à percevoir l’éventail des utilisations potentielles d’objets qui ne portent pas encore le moindre stigmate de leur fonction. Le nombre croissant des découvertes de percuteurs en bois de cervidés nous laisse penser qu’il en existe encore beaucoup d’autres mêlés aux restes de faune.