Château de Regard: mur de terrasse et souterrain (Clermont, Haute-Savoie).

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Benoit Loïc, « Château de Regard: mur de terrasse et souterrain (Clermont, Haute-Savoie). », HAL-SHS : architecture, ID : 10670/1.57sd2r


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L’opération réalisée cette année sur le site de Clermont fait suite à la volonté du département de restaurer une partie du mur de terrasse du château de Regard. C’est dans cette optique qu’a été entrepris une étude de bâti sur la portion de mur concernée par les futurs travaux. Nous avons alors profité de cette occasion pour réaliser une première approche archéologique du souterrain situé sous le château médiéval. Cette étude s’est déroulée sur environ deux semaines.Le site de Clermont est construit à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest d’Annecy et à environ cinq kilomètres de Seyssel. Il se situe au cœur de l’Albanais, à une altitude d’environ 690 m et avec une topographie alliant éperon rocheux et replat en contrebas. La ville est placée au croisement de plusieurs axes routiers important desservant Genève, Chambéry, Seyssel et Annecy. De même, il domine les plaines avoisinantes et sert donc de point de contrôle sur tout un espace. Cette localité apparaît dans les textes dès le XIIIe comme étant en possession des comtes de Genève. La forteresse prendra assez rapidement de l’importance pour devenir une des résidences principales de ces comtes une fois qu’ils perdent Genève au profit de la maison de Savoie. Le site sera clé pour la région et ce jusqu’en 1401. En effet, le comté devenant savoyard, le château perd son intérêt défensif et de contrôle des routes de l’albanais. Le site tombe alors progressivement en désuétude jusqu’au XVIe siècle. Un certain Gallois de Regard, originaire de la région, fait alors construire à l’emplacement de son ancienne résidence familiale une demeure fortifiée inspirée de la Renaissance italienne. Les deux châteaux cohabitent quelque peu, mais la guerre contre les Français au XVIIe siècle amène la destruction de l’ancienne fortification comtale. Clermont disparaît alors quelque temps du devant de la scène jusqu’à ce que la demeure Regard soit rachetée par le département dans les années soixante. Alors partiellement ruinée, de nombreux travaux sont réalisés afin de réhabiliter le lieu.L’opération de sauvetage réalisée cette année a consisté, comme nous l’avons dit, en une étude de bâti sur la moitié orientale du mur de terrasse du château Renaissance ainsi qu’à une première approche du souterrain de Clermont. Si une première observation de ce mur avait été réalisée lors d’études sur le château, l’intérêt et la connaissance sur ce dernier avaient toujours été limités. Il en était de même pour le souterrain. Ce travail a donc été l’occasion d’obtenir des données jusque-là inédites pour certaines et de sauvegarder des connaissances avant une restauration des maçonneries. Néanmoins, les travaux réalisés sur le souterrain mériteraient une investigation plus étendue, par la fouille stratigraphique par exemple.Cette étude nous a permis de comprendre la mise en placeet l’évolution d’une partie du mur de terrasse. Aussi, nous avons pu identifier cinq phases de constructions distinctes. La première semble correspondre à l’enceinte médiévale associée au plain château. Elle était alors réalisée en moellons équarris à faces dressées en molasse et en calcaire. Cette enceinte voit sa fonction changer pour devenir un mur de terrasse associé à la demeure Regard au XVIe siècle. Une partie est alors reconstruite en moellons équarris de calcaire. Toutefois, ces deux premières phases de construction ne présentent aujourd’hui que peu de vestiges. En effet, le troisième état, situé chronologiquement entre 1730 et 1812, voit la destruction et l’adjonction de plusieurs structures liées à notre ensemble, ce qui amène nombre de reconstructions complètes. Ces nouvelles maçonneries du XVIIIe et du début XIXe siècle représentent aujourd’hui 80% de l’ensemble du mur de terrasse. Enfin, deux phases de réfections et de restaurations se distinguent entre 1812 et 2015, observables par de petites poches maçonnées ou par l’ajout d’une structure de type garage contre le mur .Concernant le souterrain, l’étude a permis d’écarter plusieurs hypothèses émises sur lui sans toutefois nous permettre d’être catégoriques sur sa fonction.Les résultats de cette campagne d’étude de bâti montrent une évolution du site plus complexe qu’envisagé. Cela laisse entrevoir un certain nombre de phases de construction malgré des destructions, inhérentes au temps ou humaines. Toutefois, les vestiges encore présents aujourd’hui nous permettent de comprendre et de nous faire une idée de la structuration du lieu dans le temps.

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