Benefit of an animated simulation device for learning the highway code for deaf candidates : behavioural and physiological evaluation Bénéfice d’une simulation animée pour l’apprentissage du code de laroute chez des candidats sourds : évaluation comportementaleet physiologique En Fr

Résumé En Fr

In France, the law called “loi handicap”, adopted on February 11th 2005, aims to ensure that people with disabilities benefit from the same conditions of access as all French citizens. The driving licence, because of its contribution to mobility, represents one of the major levers of an individual's general accessibility. Its successful completion improves social and professional integration. However, according to a parliamentary report of 2005, the success rate of deaf candidates in the theoretical exam of the highway code, allowing access to the practical exam of the driving license, was lower than that of hearing people.This thesis focuses on one of the possible causes of these differences, the use of images to illustrate dynamic road situations. With such a presentation format, candidates would not have access to the spatiotemporal information needed to make an appropriate decision. In order to fill this gap, the mental inference of dynamism would then be necessary. However, this cognitive exercise could be even more complex for deaf people. Indeed, in the absence of hearing, temporal estimations would be less accurate.The use of a device based on an animation could solve these constraints. Thanks to this, the dynamism would be directly transmitted, avoiding the need to make its inference. In addition, the animation would allow deaf people to rely more easily on spatial cues to make temporal estimates, which could overcome their difficulties. In order to evaluate the effectiveness of the animation, a decision making task involving road situations presented from pictures or an animation was developed. Participants had to estimate whether they had time to perform a driving action (e.g. overtaking a vehicle). Behavioral measures (i.e., number of errors and decision time) were first used to assess the performance associated with each type of presentation format. Secondly, physiological measures, derived from oculometric data (i.e., eye fixation and pupillary variation) and data associated with brain activity, were collected and analysed to better understand the perceptual and cognitive processes involved in an animation.The results obtained as a whole make it possible to evaluate the interest of animation within the highway code material and to provide broader pedagogical perspectives that can be adapted to other audiences or other learning contexts. In addition, these results also aim to refine the understanding of the cognitive system of deaf people in order to provide presentation materials that would be more adapted to them.

La loi handicap, adoptée le 11 Février 2005, aspire à ce que les personnes en situation de handicap bénéficient des mêmes conditions d’accessibilités que tout citoyen français. Le permis de conduire, de par son apport sur la mobilité, représente un des leviers majeurs de l’accessibilité générale d’un individu. Sa réussite permet d’améliorer l’insertion sociale et professionnelle. Cependant, d’après un rapport parlementaire de 2005, le taux de réussite des candidats sourds à l’examen théorique du code de la route, permettant d’accéder à l’examen pratique du permis de conduire, était inférieur à celui des entendants.Ce travail de thèse s’intéresse plus précisément à l’une des possibles causes expliquant ces différences, l’utilisation d’images pour illustrer des situations routières dynamiques. Avec un tel format de présentation, les candidats n’auraient pas accès aux informations spatiotemporelles permettant de prendre une décision adaptée. Afin de combler ce manque, l’inférence mental du dynamisme serait alors nécessaire. Cependant, cet exercice cognitif pourrait être d’autant plus complexe pour les personnes sourdes. En effet, en l’absence d’audition, les estimations temporelles seraient moins précises.L’utilisation d’un dispositif basé sur une animation pourrait résoudre ces contraintes. Grâce à celui-ci, le dynamisme serait directement transmis, évitant la nécessité de réaliser son inférence. De plus, l’animation permettrait aux personnes sourdes de s’appuyer plus aisément sur les indices spatiaux pour faire des estimations temporelles, ce qui pourrait combler leurs difficultés. Afin d’évaluer l’efficacité de l’animation, une tâche de prise de décision impliquant des situations routières présentées à partir d’images ou d’une animation a été mise au point. Les participants devaient estimer s’ils avaient le temps de réaliser une action de conduite (e.g., dépasser un véhicule). Des mesures comportementales (i.e., nombre d’erreurs et temps de décision) ont premièrement été utilisées afin d’évaluer les performances associées à chaque type de format de présentation. Deuxièmement, des mesures physiologiques, provenant de données oculométriques (i.e., fixation oculaire et variation pupillaire) et de données associées à l’activité cérébrale ont été recueillies et analysées afin de mieux comprendre les processus perceptifs et cognitifs mis en jeu dans le traitement d’une animation.L’ensemble des résultats obtenus permet d’évaluer l’intérêt de l’animation au sein du matériel du code de la route et de fournir des perspectives pédagogiques plus larges pouvant être adaptées à d’autres publics ou à d’autres contextes d’apprentissage. De plus, ces résultats visent également à affiner la compréhension du système cognitif des personnes sourdes afin de fournir des supports de présentation qui leurs seraient plus adaptés.