L’extase déchiffrée

Résumé Fr En

Dans son essai sur Proust, Samuel Beckett explique, en 1930, la fonction que l’art a pour l’auteur d’ À la recherche du temps perdu. Proust suppose à l’art la clarté, écrit Beckett. Grâce à cette qualité, l’art peut déchiffrer « l’extase énigmatique » éprouvée par le narrateur de la Recherche quand il contemple « les formes impénétrables » de certains objets. Contrairement à l’esthétique de Schopenhauer, ce ne sont pas des objets extraordinaires qui déclenchent les extases de Proust. Beckett précise néanmoins que « le mystère, l’Idée, l’essence » y sont « prisonniers de la matière ». En relisant Proust et Beckett, nous montrons l’impact de ce débrouillage de l’extase par l’art pour la psychanalyse.

In his essay on Proust (1930), Samuel Beckett explains Proust’s idea of the function of art. Art has the quality of “brightness”. Due to this quality, art can decipher the “baffled ecstasy” which the narrator of the Research experienced in front of “the inscrutable surfaces” of certain objects. Unlike Schopenhauer’s aesthetics, the objects which trigger Proust’s ecstasies are not extraordinary. Beckett nevertheless gives the following precisions about these objects: the “mystery, the essence, the Idea” are “imprisoned in matter”. Reading Proust and Beckett, we analyze the deciphering of ecstasy by art and its impact on psychoanalysis.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en