Sylvine Pickel-Chevalier, « Les sports équestres, de la mondialisation à l'inclusion », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.589f69...
Les sports équestres entretiennent une relation singulière et complexe aux Jeux Olympiques. Le cheval était, en effet, au cœur des épreuves antiques, au travers d’activités toutefois très différentes d’aujourd’hui, privilégiant les courses de char et la voltige. Ce n’est, néanmoins, qu’à l’aube de la Grande Guerre, aux Jeux de Stockholm en 1912, que l’équitation intègre définitivement l’olympisme moderne. Si le cheval trouve ainsi progressivement sa place aux Jeux, son accès demeure très limité. Héritier d’une pratique pluriséculaire aristocratique et martiale, il se voit l’apanage exclusive des militaires jusqu’à 1948 et des hommes jusqu’à 1952. L’ouverture des sports équestres aux civils et aux femmes a aussi favorisé sa diffusion internationale : le nombre de nations participantes a été multiplié par 5 en un siècle. Le cheval permet aussi une inclusion, les sports équestres étant les seules épreuves mixtes aux Jeux Olympiques, où femmes et hommes s'affrontent dans les mêmes classements. L'intégration des femmes a toutefois était progressive en fonction des disciplines -dressage en 1952; obstacle en 1956; concours complet en 1962- les femmes devant conquérir une acceptation sociale de leur pratique. La mixte d'aujourd'hui ne signifie néanmoins toujours pas l'égalité de genre, les femmes ne représentant que 35% des participantes, avec de fortes différences, en fonction des disciplines.