La calibration métrologique des métaux comme hypothèse : vers une approche empirique concernant l’âge du Fer

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2023

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Thibaud Poigt et al., « La calibration métrologique des métaux comme hypothèse : vers une approche empirique concernant l’âge du Fer », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.58a06b...


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Résumé En Fr

Metals occupy a central place in the debate about the economy of Late Prehistory, and in particular, in the vision we have of exchange practices. These assumptions are generally based on the idea of a progressive complexification of social structures, a densification of exchanges and an increasing institutional sophistication. As a vehicle for long-distance connections, as a support for maintaining distant social relations, as an intermediary in exchanges that have already been monetised, metal appears to be situated at the heart of economic and social processes. This central economic position, coupled with the strong potential for monetisation of metal in various forms, led to the early consideration of the existence of metrological practices to control its circulation. This idea has been strongly anchored in research to the point of greatly conditioning our understanding of the protohistoric economy. Paradoxically, few studies have tested the hypothesis of metal calibration using proven analytical protocols. In this paper, we seek to confront this hypothesis with the archaeological record through two case studies: one taking place in the Early Iron Age western Mediterranean, the other in the Late Iron Age British Isles. Without invalidating the hypothesis of metal calibration during Protohistory, our results show that it did not develop according to a linear logic of complex economic uses and cannot be reduced, when it exists, to a solely monetary role. The calibration of metal can take many forms that are responses to social as well as economic needs. In order to understand the full diversity of these practices, it is essential that metrological analyses be generalised and that the results, both positive and negative, be better disseminated.

Les métaux occupent une place centrale dans la réflexion sur l’économie de la Protohistoire, et notamment, dans la vision que nous avons des pratiques de l’échange. Ces projections se fondent généralement sur l’idée d’une complexification progressive des structures sociales, d’une densification des échanges et d’une croissante sophistication institutionnelle. Vecteur des connexions à longue distance, support au maintien de rapports sociaux lointains, intermédiaire d’échanges déjà monétarisés, le métal nous apparaît situé au cœur des processus économiques et sociaux. Cette place économique centrale doublée du fort potentiel de monétisation du métal, sous différentes formes, a amené très tôt à envisager l’existence de pratiques métrologiques en encadrant la circulation. Cette idée s’est fortement ancrée dans les recherches jusqu’àconditionner grandement nos restitutions de l’économie protohistorique. Paradoxalement, peu d’études sont venues tester l’hypothèse de la calibration du métal au moyen de protocoles d’analyse éprouvés. Dans cet article, nous cherchons à confronter cette hypothèse aux données du registre archéologique au travers de deux études de cas : l’une prenant place dans la Méditerranée occidentale du Premier âge du Fer, l’autre dans les îles Britanniques du Second âge du Fer. Les résultats mettent tout d’abord en évidence la diversité des pratiques qui peuvent encadrer la calibration du métal : mesure par la masse ou par la longueur, calibration à l’unité ou par lots, lors de la production ou lors de la fragmentation… Sans invalider l’hypothèse d’une calibration du métal au cours de la Protohistoire, nos résultats montre que celle-ci ne se développe pas selon une logique linéaire de complexification des usages économiques et ne peut être réduite, lorsqu’elle existe, à un rôle uniquement monétaire. La calibration du métal peut prendre de multiples formes qui sont autant de réponses à des besoins aussi bien sociaux qu’économiques. Afin d’en appréhender toute la diversité, une généralisation des analyses métrologiques et une meilleure diffusion des résultats, aussi bien positifs que négatifs, apparaît indispensable.

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