Le pouvoir détériorant de la fiction

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2016

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Raphaël Künstler, « Le pouvoir détériorant de la fiction », Nouvelle revue d’esthétique, ID : 10670/1.58c402


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Les expériences de pensée sont à la fois un instrument de la pratique philosophique et un stimulant pour l’imagination. La question ici posée est celle de la détermination de la valeur de ces expériences de pensée quand elles sont employées dans des œuvres de fiction. On répond que la mise en fiction d’une expérience de pensée, si elle reste associée à une visée argumentative, rend le public moins apte à penser correctement et peut conduire à la remise en question de ses valeurs les plus fondamentales, mais pour de mauvaises raisons. La puissance qu’a la fiction de mettre en scène ces scénarios imaginaires la munit donc du pouvoir de détériorer son public. Afin de justifier cette thèse, l’article s’appuie sur une analyse de la manière dont la série 24 heures chrono met en scène l’expérience de pensée de la bombe à retardement.

Thought experiments are a useful tool for philosophers and an inspiring device for artists. What is the value of though experiments in fictional works ? This paper claims that, under certain circumstances, turning a thought experiment into a fiction can have an undermining effect on the audience’s cognitive virtue and can push them to renounce their most fundamental moral values. This fiction’s power to stage thought experiments is thus also a power to damage its audience. In order to substantiate this claim, this paper builds upon an analysis of the way the television series 24 is using the ticking bomb thought experiment.

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