2019
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Pierre-Jérôme Rey et al., « L'occupation des versants du col du Petit-Saint-Bernard au Néolithique : premier bilan des données acquises lors des campagnes de sondages du programme Alpis Graia », HAL-SHS : archéologie, ID : 10.3406/edyte.2018.1425
Un vaste programme de sondage mené sur les deux versants du col du Petit-Saint-Bernard a permis de découvrir 11 sites occupés au Néolithique moyen et final, ainsi qu’une série d’indices dont la datation est souvent plus imprécise. La répartition altitudinale de ces données présente une tripartition avec des concentrations positionnées sur la moitié inférieure de l’étage montagnard, sur la frange supérieure du même étage, puis sur la moitié supérieure du subalpin et la transition avec l’étage alpin. Une typologie sommaire des contextes d’installation permet de distinguer des sites perchés qui sont très majoritaires en pied de versant, des sites de milieux ouverts très dispersés en altitude et des abris-sous-roche souvent modestes dans les altitudes supérieures. La présence de sites éloignés de l’axe principal de communication dans des altitudes moyennes et surtout supérieures montre que les circulations et leur contrôle ne sont pas les seules motivations de l’occupation du territoire. Elle pourrait attester dès le Néolithique moyen des premières tentatives d’exploitations agro-pastorales sur des replats bien exposés jusqu’à 1 600 m d’altitude. Facilitée par la réalisation d’un grand nombre de datations radiocarbones, la compréhension de la dynamique pédo-sédimentaire holocène permet de proposer l’existence de troncatures sédimentaires liées au développement des activités anthropiques et particulièrement marquées en basse et en haute altitude. Le caractère permanent des établissements de basse altitude ne peut être démontré et semble peu probable. Ces observations nous éloignent du modèle d’occupation proposé pour le Valais. L’identification parfois délicate de niveaux pauvres en vestiges archéologiques mais bien marqués dans les accumulations sédimentaires, ainsi que la taille relativement réduite des sites et leur étagement altitudinal assez régulier, paraissent compatibles avec l’hypothèse de relais sur des parcours fréquentés régulièrement par de petits groupes de personnes, peut-être en lien avec des activités principalement pastorales. L’exploitation des ressources minérales locales ne semble intervenir que de manière opportuniste et ponctuelle. Enfin, nos données ne permettent pas d’accorder au col du Petit-Saint-Bernard un rôle important dans les circulations des artefacts en roches vertes alpines originaires du versant italien.