Le genre de l’individualité chez Harriet Taylor et John Stuart Mill

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Date

2 décembre 2024

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Volume 14 - 2024 : Devenir soi, former son caractère : Emerson, Mill, Nietzsche

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p. 110-124

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Aurélie Knüfer, « Le genre de l’individualité chez Harriet Taylor et John Stuart Mill », Phantasia, ID : 10.25518/0774-7136.1762


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L’article propose une nouvelle généalogie de l’« individualité », notion centrale de l’ouvrage De la Liberté (1859), généralement attribué à John Stuart Mill. Il met en évidence le rôle majeur joué par Harriet Taylor dans l’élaboration de cette notion, et partant dans celle du texte dont elle est en réalité la co-autrice. Il montre que la philosophe conduit, dès le début des années 1830, une réflexion approfondie sur la formation du caractère et le perfectionnement de soi. Tandis que chez Mill, à la même époque, l’individualité est comprise comme le devoir-être de certaines « natures supérieures », principalement de genre masculin, elle constitue d’emblée pour Taylor une exigence épicène impliquant le développement de l’esprit comme celui des plaisirs sensibles et sexuels. Ainsi, c’est précisément grâce à son analyse de l’expérience douloureuse et propre aux femmes de privation d’individualité que Taylor réussit à formuler des propositions puissantes, novatrices et à la portée universelle sur l’éducation et la culture de soi.

This article provides a new genealogy of “individuality”, which is a central concept in the work On Liberty (1859), generally attributed to John Stuart Mill. It highlights the major role played by Harriet Taylor in the construction of this concept, and hence in the elaboration of this text, of which she is in reality the co-author. It demonstrates that, from the start of the 1830s, Taylor was engaged in extensive reflection on character formation and self-improvement. Whereas Mill, at this time, understood individuality as the duty of certain (usually male) “superior beings”, Taylor saw it from the outset as being a gender-neutral requirement for the development of the mind, as well as of sensual and sexual pleasures. It is precisely through her analysis of women’s particular and painful experience of deprivation of individuality that Taylor succeeds in formulating powerful, innovative, and universally applicable proposals on education and self-cultivation.

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