Une immigration invisible, gage d'intégration ? : Récits de vie d'étudiants vietnamiens émigrés en France dans les années 1955-1970

Résumé En Fr

Is an invisible immigration a guarantee of integration ?This paper is about the integration process of a group of Vietnamese who have been in France for more than thirty years. It appears through the various interviews that this process which is an endogenous construction depends upon the various political, historical and social situations which are specific to this 1955-1970 immigration. This emigration was at the time deliberate and temporary. It was involving young adults coming to France to acquire high level degrees which would help them eventually to become potential leaders of a new Vietnam. Actually, things turned out differently. Most of the time, they acquired good degrees and with a favourable employment situation, they settled down in France. In spite of all their winning cards and a good social integration, they illustrate the impossible transculture process for the first generation of these immigrants by some difficulties to become a “French Man”.

Le propos est ici d’interpeller le processus d’intégration à travers les trajectoires de vie d’un groupe de Vietnamiens installés en France depuis plus de trente ans. Il ressort des témoignages que celui-ci, construction endogène, doit aux circonstances historiques, politiques et sociologiques particulières de cette émigration des années 1955-1970. Ce processus intervient dans le cadre d’une émigration voulue et temporaire. Il intéresse des adolescents ou de jeunes adultes dont l’objectif était d’acquérir une formation diplômante, de haut niveau, qui ferait d’eux les futurs cadres d’un nouveau Vietnam. L’histoire en décidera autrement. Souvent armés de bons diplômes, servis par un marché de l’emploi favorable, ils s’installent définitivement en France. En dépit de leurs atouts et d’une bonne inscription sociale, ils donnent alors à voir le caractère impossible de la transculturation à la première génération dans leurs difficultés à « être français ».