La nuit dans l’esthétique des Lumières : réflexions sur A Philosophical Enquiry into the Origin of Our Ideas of the Sublime and Beautiful d’Edmund Burke

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13 septembre 2018

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Suzy Halimi, « La nuit dans l’esthétique des Lumières : réflexions sur A Philosophical Enquiry into the Origin of Our Ideas of the Sublime and Beautiful d’Edmund Burke », Presses Sorbonne Nouvelle, ID : 10670/1.594w1r


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Dans A Philosophical Enquiry into the Origin of Our Ideas of the Sublime and Beautiful (1757), d’Edmund Burke, la nuit occupe une place importante, comme on peut le voir par la récurrence des termes empruntés à cette aire sémantique. Même lorsque la lumière est mentionnée, son contraire n’est jamais loin et lui sert de miroir, en quelque sorte. Un examen attentif de l’essai montre cependant que la réflexion sur la nuit est concentrée dans les chapitres consacrés au sublime, tandis qu’elle est absente des sections consacrées au beau. La nuit est liée à la terreur, et elle suscite la passion que Burke qualifie de « delight », mélange de crainte et de fascination respectueuse, la plus forte des passions aux yeux de Burke.Partant de ces prémisses, l’analyse passe à la façon dont la nuit et son corollaire, la terreur, sont exploités en politique et en religion, par les gouvernants et les dignitaires qui veulent maintenir leurs sujets dans la crainte, la crainte de ce qu’ils ne voient pas, ce qu’ils ne comprennent pas, ce qui est à dessein laissé dans l’obscurité. Finalement, la démonstration de Burke passe au niveau des arts, et là, sont comparées la peinture et la poésie, deux des célèbres sister arts de l’époque, avec une claire supériorité pour la poésie, qui ne fait pas appel aux sens comme un tableau, mais à l’imagination, que déclenche le mystérieux pouvoir des mots. Inutile de dire que les considérations de Burke sur le thème de la nuit eurent une profonde influence sur le roman gothique, à la fin du XVIIIe siècle.

In Edmund Burke’s Enquiry into the Origin of Our Ideas of the Sublime and Beautiful (1757), night occupies an important place, as can be seen by the recurrence of terms borrowed from that semantic area. Even when light is mentioned, its opposite is never far away and it serves as a mirror, in a way. A close look at the essay shows, however, that the reflection on night is concentrated in the chapters devoted to the sublime, and is absent from the sections on the beautiful. Night is connected with terror, and it raises the passion of « delight », that mixture of fear and awe, the strongest passion according to Burke. Starting from these premisses, the analysis passes on to the way night with its corollary, terror, is used in politics and in religion, by governors and dignitaries who want to keep subjects and worshippers in a state of awe for what they do not see, what they do not understand, what is kept in obscurity. Finally, Burke’s demonstration passes on to the level of the arts, and then, poetry and painting, two of the famous sister arts of the time, are compared, with a clear superiority for poetry, which does not appeal to the senses, like a picture, but to imagination, set to work by the mysterious power of words. Needless to say, Burke’s considerations on the subject of night and darkness were to have a deep influence on the gothic novel at the end of the eighteenth century.

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