1 octobre 2009
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Emmanuelle Lambert et al., « Art, mémoire et territoire : du fragment à l’entremêlement, l’anamnèse comme processus », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.4000/sds.8437
A « l’ère des commémorations » et de l’injonction mémorielle, comme le rappelle Pierre Nora (1984), la voie d’une « politique de la juste mémoire » (Ricoeur, 2000), comme « travail » ou comme « pratique » publique, semble nécessaire, et l’apport réflexif et interprétatif des sciences humaines surles traces du passé dans le présent ne peut être qu’éclairant. Les questions de mémoire et de territoire sont en effet largement et diversement investies dans l’action publique, au point d’en être parfois instrumentalisées : horizon d’attente, creuset de participation et d’identification sociales, caution pour investir l’espace public, mise en image pour une visibilité communicationnelle, etc. Par ailleurs, les artistes s’emparent eux aussi de ces questions, en élargissant le domaine de l’esthétique par leurs projets et actions, dans le sens où « la mémoire n’est pas un instrument qui servirait à la reconnaissance du passé, mais qu’elle en est plutôt le médium. Elle est le médium du vécu, comme le sol est le médium dans lequel les villes antiques gisent ensevelies », pour faire écho à Walter Benjamin (Perret, 1992, 76).[...]