13 décembre 2019
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Julien Beaufils, « Le quotidien d'une "école rouge". La politisation protéiforme du sport en République Démocratique Allemande, à l'exemple de la Deutsche Hochschule für Körperkultur de Leipzig (1969-1990) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.5a7byj
Le sport a été un des rares domaines, où l’Allemagne de l’Est a atteint l’excellence mondiale, avec 519 médailles olympiques, dont 192 en or. Toutefois, pour les dirigeants est-allemands, « le sport n’est pas un objectif en soi, c’est un moyen d’atteindre cet objectif », comme l’a prononcé Erich Honecker en 1948. Certes, la RDA a brillé lors des compétitions internationales, mais au prix d’un contrôle permanent de la part des autorités (moyens humains et financiers importants, dopage systématique, culte du secret, encadrement idéologique strict). Le but pour le SED est ici de transmettre une image de puissance à travers le sport. Dans ce système, l’École supérieure allemande pour la culture physique de Leipzig (Deutsche Hochschule für Körperkultur) a joué un rôle de courroie de transmission entre les dirigeants politiques et les sportifs. Fondée en 1950 et active jusqu’en 1990, elle avait pour but de former la majorité des entraîneurs du pays. Elle constitue en cela un miroir des mécanismes en œuvre dans le sport est-allemand. À travers des outils développés par l’Alltagsgeschichte (histoire du quotidien), ce travail se propose d’étudier non seulement les processus de contrôle et de politisation mis en place par le régime du SED afin de s’assurer de la réalisation des objectifs fixés, mais aussi les conséquences de la prévalence de cette idéologie sur la vie quotidienne et les résultats du travail de l’ensemble des acteurs présents au sein de l’École. Cette étude portera sur la période allant de 1969, date de la réforme de l’École l’orientant vers le haut-niveau, à 1990, date de sa dissolution par le gouvernement de Saxe, nouvellement refondé.