Révéler la satisfaction résidentielle par l'analyse des paysages quotidiens : un apport en aménagement urbain

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Depuis plusieurs décennies, les espaces urbains connaissent de profondes mutations sociales, économiques, mais aussi spatiales. Le phénomène de périurbanisation à l'oeuvre dans la plupart des villes françaises a conduit à un étalement urbain mal maîtrisé et aujourd'hui source de nombreux problèmes sociaux et environnementaux. Alors qu'une nouvelle façon d'organiser le système urbain devient incontournable, les futurs projets d'aménagement devront désormais considérer à la fois les principes du développement durable mais aussi tenir compte des attentes et aspirations des individus et notamment dans les espaces périurbains où s'articulent une composante " urbaine " et " rurale ". Pour ce faire, il est nécessaire d'identifier ces attentes pour mieux saisir les liens qu'entretiennent les individus avec leur environnement résidentiel, et notamment pour comprendre la façon dont ils perçoivent, se représentent et se projettent dans leur cadre de vie. Bien que ses attentes soient multiples (et souvent contradictoires), ce travail ne traitera que des préférences des individus pour leurs paysages quotidiens. Afin de porter un regard autour de ces questionnements, le choix méthodologique envisagé porte sur l'étude de la satisfaction résidentielle des ménages vis-à-vis de leur environnement résidentiel à travers sa composante paysagère. A ce stade, plusieurs questions méritent qu'on s'y intéresse : qu'entend-on par environnement résidentiel ? Peut-on identifier des caractéristiques spatiales de l'environnement résidentiel auxquelles les ménages sont effectivement sensibles ? A quelle(s) échelle(s) spatiale(s) se situe-t-on pour parler d'environnement résidentiel ? Pour tenter d'apporter quelques éléments de réponse, l'étude va porter sur les liens entre satisfaction des ménages et paysage environnant. Après mise en place d'une enquête concernant les pratiques et la satisfaction résidentielle de plus d'un millier de ménages du périurbain de Besançon, le travail consiste à produire un indicateur de satisfaction en lien avec des configurations spatiales particulières. Il s'agit de mettre en relation les informations déclarées (enquête) avec des informations paysagères obtenues par analyse spatiale (SIG). Au cours de cette étude, l'accent sera plus particulièrement mis sur : la construction de l'information paysagère pour laquelle trois types de données seront mobilisés : l'occupation du sol, le modèle numérique de terrain et des informations particulières permettant de compléter les ressources nécessaires à l'analyse (hydrologie, réseaux de transports...), la notion de voisinage : que considère-t-on lorsqu'on parle de paysage de l'environnement de vie ? Parle-t-on de ce qu'on sait être autour de chez soi, de ce qui est visible depuis chez soi ou encore de ce que l'on voit depuis les routes supposées être le support des déplacements quotidiens ? Les paysages du cadre de vie sont-ils partagés ou constate-t-on une forme d'appropriation des paysages par les ménages ? Une meilleure compréhension des attentes et de la satisfaction qu'expriment les ménages sur leur environnement résidentiel semble pertinente tant pour comprendre les dynamiques urbaines que pour élaborer des politiques d'aménagement adaptées aux besoins et aux aspirations de la population.