2025
Cairn
Phil A. Neel et al., « « L’hinterland est fondamentalement planétaire » », Mouvements, ID : 10670/1.5b60f0...
Phil A. Neel, géographe américain de 35 ans, analyse les contradictions du capitalisme mondialisé à partir des relations centre-périphéries. Dans cet entretien, il explore le concept d’hinterland. Ce terme, qu’on traduit souvent par « arrière-pays », est une notion complexe que nous faisons le choix de conserver en anglais dans la suite du texte. Il désigne les zones reculées, souvent invisibles à la recherche, où se cristallisent les contradictions du système économique actuel. Loin des centres urbains hyperconnectés, l’hinterland devient le théâtre d’une recomposition des forces politiques et sociales.En revenant sur son enfance dans les logements précaires de l’hinterland, Phil A. Neel raconte comment sa trajectoire de travailleur itinérant l’a conduit à fréquenter ces paysages où se mêlent exclusion, violence, mais aussi solidarité. Son expérience de la répression policière, notamment à travers le mouvement Occupy, a participé à sa réflexion pour la défense d’une « géographie communiste » qui se distancie des postures radicales-académiques en restant profondément connectée aux réalités matérielles et sociales des luttes. Dans cet entretien, il nous invite à redécouvrir ces espaces périphériques afin d’y déceler les germes d’une mise en cause du capitalisme contemporain.