2012
Cairn
Pierre Brunel et al., « De l'Afrique aujourd'hui à la RLC de demain », Revue de littérature comparée, ID : 10670/1.5bph6d
Sous ce titre général et qui peut paraître ambitieux, sont proposés des éléments pour l’élaboration d’un état présent des lettres en Afrique qu’il est possible et nécessaire d’esquisser en raison des changements politiques et sociaux qui se sont précipités depuis une décennie et de l’évolution des conditions de la production littéraire. Une première tendance a été retenue et elle apparaît de loin comme la plus évidente : l’émergence de genres nouveaux. L’importance de ce phénomène est telle qu’elle concerne la moitié des contributions du présent numéro. D’abord la Côte d’Ivoire avec le « zouglou », musique et texte, étudié par Germain-Arsène Kadi et les dernières « poésies », les « Quatrains du dégoût » de Bottey Zadi Zaourou présentés par Jean Derive. Le génocide du Rwanda a suscité déjà de très nombreuses réactions et publications. Mais Viviane Azarian s’attache à la littérature testimoniale qui renouvelle la prose romanesque, en prenant l’exemple de Scholastique Mukasanga. Enfin, Éloïse Brezault propose un premier bilan portant sur le genre du « polar » en Afrique australe anglophone. Tout en restant dans le cadre de la première décennie de ce siècle, cinq autres contributions proposent d’examiner l’évolution récente des lettres et de la culture. Ont été retenus l’écriture de l’histoire, en Angola et au Mozambique (Maria Benedita Basto), la poésie au Mozambique (Patrick Quillier), le cas du grand « classique » kenyan Ngugi wa Thiongo et le choix qu’il a fait de la langue kikuyu (Xavier Garnier), le théâtre en situation d’exil ou de diaspora avec la troupe de Senouvo Agbota Zinsou à Bayreuth (Janos Riesz). Enfin un regard est porté sur la réflexion philosophique et sur l’essai avec une lecture des derniers travaux de Mamoussé Diagne qui permet de mieux situer la production intellectuelle pour ce qui concerne l’Ouest du continent (Bernard Mouralis). On aura compris qu’il s’agit là d’une première tentative qui, si elle ne prétend évidemment pas à l’exhaustivité, vise cependant à mettre en lumière quelques réalisations ou promesses qui engagent l’avenir des lettres africaines.