2 avril 2024
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1969-6108
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0294-0442
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Terence N. Bowers, « Rereading Shirley Jackson’s “The Lottery” as a Tale of Jim Crow America », Journal of the Short Story in English, ID : 10670/1.5bxf5v
Les spécialistes ont généralement placé les œuvres de Jackson dans la tradition gothique de la Nouvelle-Angleterre. Sa célèbre nouvelle “The Lottery” en est un parfait exemple : universellement considérée comme se déroulant en Nouvelle-Angleterre, elle est souvent interprétée à l’aune du sombre passé puritain de la région. Cette contribution propose un nouveau contexte : le Sud ségrégationniste. S’appuyant sur des éléments biographiques, textuels et historiques, elle montre que la violence rituelle décrite dans l’histoire est une manière d’aborder le problème de la violence dans le Sud et se rapproche avec une précision remarquable du rituel du lynchage, qui a sous-tendu la structure raciste de la société sudiste à l’époque de la ségrégation. Pour étayer cet argument, l’article démontre également que “The Lottery” est une histoire conçue pour être relue. La seconde lecture, déclenchée par le dénouement du récit et le choc qu’il initie, est une expérience totalement différente de la première en ce sens que les lecteurs sont amenés à découvrir une vérité soulignée par le sociologue Émile Durkheim : la violence humaine n’est pas causée, comme l’affirment certains critiques de “The Lottery”, par un mal inné ou un instinct brutal au cœur de l’être humain, elle est plutôt « le produit d’une culture morale bien définie ».