1 janvier 2020
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Laurence Boulègue, « La place de la femme et la question du mariage dans la réflexion sur l’amour et les femmes du début du Cinquecento », Eugesta - Revue sur le genre dans l'Antiquité, ID : 10.54563/eugesta.289
Au tout début du Cinquecento italien, le De mulieribus (1501) de Mario Equicola offre une défense des femmes fondée non seulement sur l’opposition, répandue chez les humanistes, aux thèses misogynes héritées de la tradition médicale antique et médiévale, mais sur une critique vive de la société patriarcale et de la soumission des femmes, en particulier au sein de l’institution du mariage. Ce thème apparaît comme un critère intéressant pour évaluer les thèses sur la condition féminine à une époque où les femmes sont particulièrement représentées dans la nouvelle littérature d’amour et de cour. Expression maximale du renouveau du débat sur la question féminine, l’ouvrage d’Equicola reste cependant une exception au sein des traités et des dialogues italiens qui fleurissent alors, bien que le modèle philosophique de la réflexion sur les rapports amoureux, remis à l’honneur par Marsile Ficin dans le Commentaire sur le Banquet de Platon (1469), soit peu à peu effacé au profit d’une célébration du couple hétérosexuel et du mariage conçu idéalement comme le lieu harmonieux d’un partenariat entre les époux. Cet article se propose d’étudier les principaux témoins de cette évolution non rectiligne dans les premières années du xvie siècle en Italie de façon à mettre en perspective la singularité du De mulieribus de Mario Equicola.