2025
Cairn
Elena Bugini, « Les mascarons en terre cuite du jardin de la Bâtie d’Urfé, témoins de la curiosité païenne d’un gentilhomme catholique de la Renaissance française », Réforme, Humanisme, Renaissance, ID : 10670/1.5ca923...
L’article porte sur le décor en terre cuite du tempietto édifié vers 1550 dans les jardins de la Bâtie d’Urfé (Forez). Des huit têtes de l’ensemble d’origine, seules cinq subsistent de nos jours: un mascaron féminin (Lyon, musée des Beaux-Arts); trois têtes masculines et une tête féminine encore conservées à la Bâtie. Malgré leur état souvent endommagé ou fragmentaire, le style et l’iconographie des mascarons se lisent encore. Pour la première fois depuis le démantèlement de la Bâtie (1874), on en réunit ici les images; on en confirme aussi l’attribution à un atelier de modeleurs italiens, aussi que leur interprétation, en tant qu’hommage aux mystères éleusiniens. Gentilhomme lyonnais au service des Valois envoyé en Italie pendant le Concile de Trente, Claude d’Urfé (1501-1558) développera un goût prononcé pour le syncrétisme lorsqu’il entreprend les aménagements Renaissants de la demeure médiévale de ses ancêtres. Les têtes du tempietto sont l’un des témoignages de ce syncrétisme: l’ambassadeur était friand de la culture et de l’art classique en dépit de sa foi chrétienne sincère.