2020
Cairn
Catherine Lanoë, « « Qui peut nommer de certaines couleurs changeantes… ? » : les fards et la construction des identités au XVIIIe siècle », Lumières, ID : 10670/1.5cd106...
Initiés et développés dans le cadre des cours européennes de la modernité, les usages des fards blancs et rouges relèvent d’abord de la volonté de se conformer aux représentations hiérarchiques du corps social. En retour, cependant, la consommation aristocratique de ces fards accrédite leur valeur d’usage et promeut de proche en proche, jusqu’au xviiie siècle, le développement de leur consommation, de leur production, le développement d’un large marché de la beauté. Très médiatisées, abondamment critiquées, ces appropriations « démocratisées » des fards exercent bientôt une pression sur les repères identitaires traditionnels de la société d’ordres. Elles s’avèrent déterminantes dans l’élaboration d’autres systèmes de valeur et d’autres modèles de représentations des identités sociales, sexuées et individuelles.