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Odile Maufras et al., « Nouvelles découvertes sur la Maison romane de Nîmes (Occitanie, Nîmes, Gard, 1 rue de la Madeleine): Archaeological diagnostic report », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.5e5695...
L'immeuble qui occupe le numéro 1 de la rue de la Madeleine à Nîmes s'est formé en plusieurs étapes entre le Moyen Âge et l'époque contemporaine. Sa façade principale, sur rue, est bien connue pour ses décors sculptés figuratifs et justifie le nom donné localement à l'ensemble : la maison romane. Aujourd'hui divisé en plusieurs appartements, l'immeuble fait l'objet d'une restauration et d'une réhabilitation qui ont donné lieu, début 2019, à des décroûtages partiels des murs et à des observations archéologiques. Celles-ci ont été axées sur la compréhension de l'évolution du bâti, depuis la demeure initiale jusqu'à nos jours, en privilégiant les phases les plus anciennes. La première construction est une vaste maison en un seul corps de bâti, à deux niveaux, occupés par deux magasins au-rez-de-chaussée, encadrant une porte cochère et un passage vers la cour arrière, et deux grandes salles à l'étage. L'une est probablement d'apparat, l'autre de travail ou d'habitation. L'ensemble est construit en pierre de taille et largement ouvragé côté rue. L'accès aux magasins se faisait par des grandes baies de type vitrine à linteau droit, tandis que l'on accédait à l'étage depuis la cour, par un escalier et un perron aujourd'hui disparus. Le premier étage était éclairé par quatre fenêtres géminées dont trois sont en partie conservées en place. L'ensemble est de style roman et peut être daté de la seconde moitié du XIIe siècle ou du début du XIIIe. Cette maison connaît ensuite, aux XIIIe ou XIVe siècle, une surélévation formant un deuxième étage, puis au XVe , l'ajout d'un troisième étage et le remplacement de l'escalier externe médiéval par un escalier en vis dans l'angle de la cour. Au siècle suivant, un quatrième étage prend place, une loggia est installée à chaque étage, côté cour, les planchers sont refaits et l'escalier en vis reconstruit tandis que dans la cour un nouveau corps de bâtiment est ajouté, en retour de l'immeuble médiéval. À l'époque contemporaine, au XIXe siècle et manifestement sous le contrôle ou l'influence de l'architecte des Monuments Historiques Henry Revoil, six grandes fenêtres sont insérées dans la façade sur rue, rompant l'ordonnance des baies géminées antérieures. À cette occasion, on en redistribue les ornements en les répartissant comme ils se trouvent aujourd'hui. Parallèlement, la distribution interne est modifiée à chaque étage, pour transformer l'ensemble en immeuble de rapport.