La problématique de la consommation de médicaments psychotropes chez les personnes âgées en France et au Québec

Résumé Fr En

Une très forte prévalence de la consommation de psychotropes (en particulier de benzodiazépines) chez les personnes âgées, et qui se maintient sur le long terme en dépit d’indications thérapeutiques et de recommandations cliniques contraires, caractérise à la fois la France et le Québec. L’objet du présent article est de mettre en relief un certain nombre de points convergents dans l’appréhension du phénomène dans les deux sociétés. Au-delà des études épidémiologiques, fort utiles pour cerner l’ampleur du phénomène en France et au Québec et cadrer certains éléments de la problématique, il apparaît pertinent et prometteur de poursuivre en parallèle l’analyse des attitudes et des représentations qui soutiennent le recours aux psychotropes chez les personnes âgées de part et d’autre de l’Atlantique. La perspective comparative permet ici de penser le phénomène de ce recours au-delà des contingences administratives, politiques, organisationnelles et médicales propres à chaque système de santé et dans lesquelles il est habituellement pensé. La convergence des constats entre les recherches conduites en parallèle en France et au Québec se renforcent et permettent d’envisager éventuellement ce recours important et chronique comme une caractéristique de nos sociétés modernes contemporaines.

PSYCHOTROPIC DRUG CONSUMPTION IN FRANCE AND QUEBEC Despite therapeutic indications and clinical recommendations to the contrary there is a very high prevalence of psychotropic drug consumption in France and Quebec, in particular of benzodiazepin. The article seeks to emphasise certain converging points in the two societies’ perception of the problem. Beyond epidemiological studies which are very useful in defining the extent of the phenomenon in France and in Quebec and so as to pinpoint certain aspects of the problem, it seems pertinent and promising to follow a parallel analysis of attitudes and representations which support the use of psychotropic drugs for older people on both sides of the Atlantic. By examining the phenomenon through comparison it is possible to reflect on it beyond the administrative, political, organisational and medical contingencies proper to each health scheme and within which it is usually viewed. The converging observations between parallel research in both France and Quebec are confirmed and lead us to consider that the widespread and chronic use of such drugs is characteristic of the modern contemporary societies in which we live.