Nettoyer, contrôler et cibler : les engrenages de violence et la guerre de l’OTAN contre le terrorisme en Afghanistan

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2021

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Julien Pomarède, « Nettoyer, contrôler et cibler : les engrenages de violence et la guerre de l’OTAN contre le terrorisme en Afghanistan », Critique internationale, ID : 10670/1.5egx5p


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Il est désormais admis que l’après-guerre froide, et plus encore la guerre contre le terrorisme post-11 septembre 2001, ont donné lieu à un interventionnisme occidental permanent, caractérisé par un engrenage de la violence militaire. Toutefois, peu d’analyses portent sur les conditions sociopolitiques à partir desquelles les appareils diplomatico-militaires usent de cette violence et, surtout, la conçoivent comme logique et instrumentale en dépit de ses impasses. En explorant les luttes d’influence au sein de la FIAS (Force internationale d’assistance et de sécurité), la mission de l’OTAN en Afghanistan, nous cherchons à rendre compte de la plasticité du sens et des significations investis dans ces rapports de force. La domination diplomatico-militaire d’un groupe d’acteurs (celui des États-Unis) sur un autre (celui des Européens) résulte en effet de logiques de compromis caractérisées par d’irréductibles multiplicités de significations. Cette pluralité, encastrée dans les âpres négociations multilatérales relatives aux nombreux enjeux concernant le pilotage de la guerre, est le fondement d’une violence dont l’usage continu constitue, in fine, le dénominateur commun du consensus interventionniste. Loin d’être des machines de guerre devenues incontrôlables, ces interventions sont en fait le produit sociologique de luttes et d’accords qui rationalisent ces spirales de violence contemporaines.

It is now commonly admitted that the post–Cold War era and even more the war against terrorism since 9/11 have given birth to a permanent Western interventionism characterised by a spiral of military violence. There are, however, few scholarly studies on the socio-political conditions from which the diplomatic-military apparatuses make use of this violence and, above all, conceive of it as logical and instrumental despite the stalemates it has led to. By exploring the wars of influence within the NATO mission in Afghanistan†the ISAF, International Security Assistance Force†I aim to show the malleability of what is invested in these power struggles in terms of meaning and signification. The diplomatic-military domination of one group of actors (the Unites States’) over another (the Europeans’) is the result of logics of compromise characterised by irreducible multiplicities of significations. This plurality, entrenched in fierce multilateral negotiations related to all that is at stake concerning the running of war, is at the basis of a violence whose continuous use constitutes, in the end, the common denominator of the interventionist consensus. Far from being war machines that have become uncontrollable, these interventions are in fact the sociological product of struggles and agreements that rationalise the contemporary spirals of violence.

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