Gailly : la gouaille ou le babil ?

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2007

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Stéphane Chaudier, « Gailly : la gouaille ou le babil ? », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.5gaci2


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Résumé Fr

Trois traits semblent caractériser l'art de Gailly : la virtuosité narrative, l'apologie de soi et l'impuissance du langage. Ces trois aspects s'articulent et se renforcent l'un l'autre pour donner à l'univers romanesque de Gailly sa cohérence. Mais cette vertu esthétique ne sert qu'à faire résonner le vide. La verve du conteur est ironiquement exhibée ; mais alors que le discours célèbre sa gouaille, que les personnages se grisent de leur habileté rhétorique et commentent avec une pertinence de spécialistes leurs échecs langagiers, tous les dispositifs de la fiction désignent et aggravent le cancer qui ronge le langage. Incapable de sortir de lui-même pour atteindre le monde héroïque de la valeur, ce langage se donne comme « un langage pour rien », un langage résolument dépourvu de toute conscience tragique. Dans le monde de Gailly, l'absurdité, la facticité de l'existence et de la langue qui la porte ne sont que l'horizon indépassable de nos vies : le réalisme conseille de s'y résigner, puisque c'est la seule voie qui soit à la portée de cette humanité moyenne, résolument moyenne, dont la fiction s'efforce de rendre le lecteur solidaire. Toute grandeur est évidemment inconcevable dans un tel univers ; mais à l'instar du comique télévisuel, dont les sketches, les gags et le sens de la parodie perpétuelle sont l'intertexte social le plus évident de cette prose, la dérision omniprésente des romans Gailly se satisfait fort bien de ce réel dont elle a su tirer, toute honte bue, le meilleur parti possible.

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