2004
Cairn
Olivier Ouvry, « Freud : théoricien du pubertaire ? », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.5ii4ym
La question de l’existence d’une théorisation de l’adolescence chez Freud ne constitue pas un champ d’exploration simple a priori, tant il suppose une lecture seconde des textes de Freud. Seuls en effet Les Trois Essais consacrent un chapitre à cette question, dont on peut néanmoins relativiser le propos tant il semble s’associer à un souci comparatif en faveur de la sexualité infantile. Des raisons épistémologiques peuvent apporter une compréhension à cela, le « concept » d’adolescence n’étant pas encore pertinent à l’époque de Freud. Pourtant, la lecture attentive de quelques textes repris dans cet article viendra indiquer la voie d’une théorisation possible de l’adolescence, sinon apporter des éléments consistants à son développement. Le propos de cet article est d’en rechercher les différentes expressions, toujours incidentes et conjoncturelles. Cette recherche se fera à partir d’une lecture précise de quelques articles de Freud – principalement issus de La vie sexuelle, mais également des Nouvelles conférences d’introduction à la psychanalyse (La féminité) – retenus par nous comme significatifs (répondant donc à une sélection non exhaustive sur ce sujet), résolument pris à des moments différents de la théorisation de Freud pour en souligner le caractère permanent et insistant, même si soumis à une évolution naturelle dans la formulation. Cette théorisation implicite de Freud de l’adolescence ne trouvera d’intelligibilité que confrontée aux acquis théoriques depuis disponibles, notamment ceux apportés par Jacques Lacan. Elle ouvre à la définition du Féminin comme spécificité du pubertaire, venant comme un au-delà du phallique instauré dans l’enfance, c’est-à-dire référé à un réel pubertaire.