1997
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Guy San Juan et al., « Le site néolithique moyen de Derrière-les-Prés à Ernes (Calvados) », HAL-SHS : archéologie, ID : 10.3406/galip.1997.2152
La tombe à couloir de Derrière-les-Prés à Ernes (Calvados) est située à 25 km au sud de Caen, sur le versant ouest de la vallée du Laizon. Elle a été partiellement explorée vers 1840 par M. Bellivet, membre de la Société des Antiquaires de Normandie. La très large fouille récente s'est achevée en 1990. Sous le monument arasé en pierre sèche calcaire et ses éboulis ont été piégés, dans le vieux sol, du mobilier et des structures correspondant à deux occupations antérieures au fonctionnement de la tombe. L'occupation la plus ancienne est clairement attribuée au Cerny par une concentration céramique et du mobilier lithique. La datation 14C d'un foyer de surface (4740-4070 avant notre ère) conservé sous le monument autorise, avec quelque réserve, à attribuer cette structure au Cerny. La seconde occupation antérieure à la fréquentation de la tombe est attribuée au Néolithique moyen II par un mobilier lithique et céramique plus discret. Deux foyers en cuvettes situés sous les éboulis ont aussi fourni des datations 14C dont les résultats (4072-3797 et 4080-3743 avant notre ère) permettent de les attribuer soit à une occupation domestique antérieure à la tombe, soit à une occupation liée à son édification et à son fonctionnement. La phase monumentale débute avec la délimitation de la chambre funéraire par un probable piquetage temporaire marqué dans le vieux sol par un cercle de calages. Ce moment n 'est pas daté, non plus que la construction du premier état de la tombe ceinturée par un double parement. En revanche, la consolidation postérieure constituée d'un massif annulaire est datée, par des os d'animaux abandonnés dans la maçonnerie (3901-3528 avant notre ère). Le fonctionnement de la tombe est assuré par une datation sur os du seul inhumé, un nain, retrouvé partiellement en place (3950-3190 avant notre ère). La présence d'une coupe à socle dans l'espace sépulcral confirme que la tombe à couloir a fonctionné au Néolithique moyen II. Le paysage végétal au Néolithique moyen est essentiellement défini par l'analyse anthracologique. Les résultats indiquent une exploitation sélective de pins et de chênes de fort calibre. La présence du frêne signale l'utilisation des ressources du fond de vallée. Noisetiers et Pomoïdées marquent la transition vers l'espace agraire néolithique. Dans ce dernier, sont pratiqués la céréaliculture (froment) et l'élevage d'un cheptel classique (bovins, ovicapridés et porcs).