7 mars 2023
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Élise Muller, « Pleins gaz sur l'hydrogène : trajectoire sociotechnique du déploiement territorial de l'hydrogène en France entre 2010 et 2020 », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.5lhvws
Depuis quelques années, l’hydrogène « vert » est présenté comme une « solution miracle » de la transition énergétique qui pourrait entrainer une « révolution industrielle et énergétique ». L’objectif de la thèse est de remettre en perspective l’idée d’une « révolution de l’hydrogène vert ». Il s’agit d’interroger les changements en termes d’infrastructures, de pratiques et de gouvernance que l’introduction de ce vecteur énergétique peut engendrer au niveau du système énergétique français.Dans cette optique, la thèse s’attache à décrire le déploiement de l’hydrogène en France et dans les territoires depuis les années 2010 jusqu’au début de l’année 2022, à travers deux dimensions : la gouvernance multi-niveaux et les controverses sociotechniques. En considérant que la trajectoire de l’hydrogène est le fruit d’une construction technico-économique, l’analyse étudie la manière dont les acteurs, à différents niveaux, appréhendent le sujet et les stratégies qui en découlent.Pour rendre compte de notre analyse à l’interface entre approches sociotechnique et sociopolitique, nous avons recours à la notion de configuration sociotechnique. Ce concept décrit des assemblages d’éléments hétérogènes transcalaires, plus ou moins stables, autour desquels des réseaux d’acteurs se forment, donnant lieu à des conceptions dans la manière de projeter son déploiement Au cours de la thèse, nous identifions trois configurations sociotechnique de l’hydrogène différentes dont chacun renvoie à une manière différente d’envisager l’hydrogène.Enfin, la trajectoire de l’hydrogène montre que ce vecteur énergétique n’est pas d’une « révolution » pour le secteur énergétique français. Les difficultés techniques et économiques rencontrées, les problématisations successives, ainsi que la reprise en main du sujet par les acteurs traditionnels du secteur dominant sont autant de facteurs qui participent à réduire les possibilités de transformation plus radicales de ce secteur.