2019
Cairn
Iida Naoki et al., « La modernisation des chō d’Ōsaka », Histoire urbaine, ID : 10670/1.5lla8g
On a souvent souligné la persistance dans les villes japonaises du xxe siècle de formes d’associations de voisinage apparemment héritées des chō, les communautés de rues et de quartier qui encadraient la vie des citadins roturiers à l’époque d’Edo. L’examen de la situation d’Ōsaka à l’ère Meiji amène cependant à nuancer ce jugement, même si les situations locales ont pu varier dans le reste du pays. On constate en effet que les réformes sociales et administratives du nouveau régime, en redessinant le maillage territorial de la cité, et en établissant de nouvelles instances de décision et de délibération, ont miné la capacité de contrainte des anciennes communautés sur la vie des habitants, et les divers dispositifs qui maintenaient leur cohésion. Cet effacement des chō fut néanmoins progressif, et la persistance des formes de sociabilité entre habitants d’un même ensemble spatial qui investirent les institutions élaborées par le pouvoir politique ou la vie politique locale, est manifeste dans le processus d’émergence d’une nouvelle société urbaine.