Clio et les colonies Retour sur des historiographies en situation

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2008

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Jean-François Klein et al., « Clio et les colonies Retour sur des historiographies en situation », Romantisme, ID : 10670/1.5m1jj8


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Malgré les procès en occultation du fait colonial dans l’espace public, la production historique et la réflexion historiographique à ce sujet, en particulier à propos du XIXe siècle, sont très riches, dès les débuts de la « seconde colonisation ». Confronter les travaux d’his~toriens, amateurs ou professionnels, à propos des différentes aires colonisées (Afrique sub-saharienne et Indochine) permet d’élaborer une historiographie coloniale, prenant en compte les jeux d’échelles et les circulations, du local à l’impérial. Dès les débuts de la période, une histoire très contemporaine de la geste de l’expansion française se développe concurremment à des travaux articulant histoires précoloniale et coloniale, à partir de sources très diverses et trouvant, déjà, une reconnaissance académique dans la métropole. Sur fond d’indépendances, la production historique s’émancipe des cadres coloniaux, en bénéficiant de créations de postes lors de la réorganisation des enseignements et de la recherche par aires culturelles. Cependant, la focalisation sur le XIXe siècle s’estompe, dans des travaux pour qui le fait colonial n’est qu’une parenthèse dans la longue durée, ou se trouve concurrencée par des recherches d’histoire politique, économique et sociale por~tant plus spécifiquement sur le XXe siècle, analysant les causes de la mise en dépendance du Tiers-Monde. Une génération plus tard, les chercheurs privilégient davantage des travaux plus circonscrits, mettant en jeu une multiplicité de facteurs pour éclairer la complexité de situations précises. Leur production est foisonnante, reflet des renouvel~lements les plus actuels du métier d’historien. Cependant, bien que le fait colonial semble s’éloigner, les chercheurs sont confrontés à de pressantes demandes mémorielles et leurs travaux mis à l’épreuve par les débats postcoloniaux. Cette situation invite à revenir sur la généalogie complexe du fait colonial, à mettre en lumière les interactions entre métropole et colonies à différentes échelles et à prendre la mesure, dans cette histoire, de l’apport heuristique du XIXe siècle.

Even though general opinion has accused historians of ignoring colonization, historical research and historiographic analyses on the subject, particularly concerning the 19th century, has in fact been extremely rich starting as early as the “second colonization”. Comparing research on different colonized geographical areas (sub-Saharian Africa versus Indochina) undertaken by both amateur and professional historians, allows for a colonial historiography that takes into account the flow between the differing scales from the local to the imperial level. From the very start of the colonial period, a contemporaneous history glowingly portraying French expansion developed coincidently with works articulating pre-colonial and colonial his~tory. They used diverse sources and, from the start, were welcomed in metropolitan academic circles. As the independences unfolded, historical production freed itself of colonial frameworks; taking advantage of the reorganization of teaching and research disciplines into cultural areas and the resulting creation of new teaching positions. However, focus on the 19th century waned in studies that considered the colonial moment merely a parentheses in a more long-term his~tory. Meanwhile, the 20th century was favoured in works of political, economic and social his~tory analyzing the causes of the subjugation of the Third World. The next generation of historians preferred more focused work calling into play a multiplicity of factors to clarify the complexity of specific situations. The intellectual production of this newest generation is abun~dant, reflecting the latest developments in historical research. Even though it had seemed that colonial history could be studied in scientific calm, urgent requests for the recognition of colo~nial memories have been launched and academic research has been put to the test by post-colonial debates. This situation requires the discipline to re-examine the complex genealogy of colonisa~tion, to uncover the interactions between the metropole and its colonies at all levels and, within colonial history, to take full measure of the heuristic contribution of the 19th century.

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