2013
Cairn
Barbara M. Cooper et al., « De quoi la crise démographique au Sahel est-elle le nom ? », Politique africaine, ID : 10670/1.5m7ybg
Les femmes nigériennes ont le taux de fécondité le plus élevé d’Afrique subsaharienne, une statistique qui contribue à la pauvreté et aux perturbations politiques dans la région. Les données nationales nous renseignent cependant bien peu sur les expériences individuelles de la fécondité. Ce texte approche les récentes études démographiques à partir d’un travail anthropologique et historique plus large sur le Sahel. Il s’agit de montrer qu’au Niger, comme ailleurs dans la région, l’expérience ressentie d’une crise démographique n’est pas, pour beaucoup, celle d’une surfécondité mais bien au contraire d’une sous-fécondité. Les décideurs politiques et les bailleurs internationaux devraient sans doute considérer plus productif de chercher à satisfaire les besoins perçus par les femmes et les hommes de la région, plutôt que d’exacerber un peu plus l’impression d’encerclement prévalant parfois parmi des populations qui interprètent le « planning familial » comme une intrusion génocidaire dans leurs existences reproductives.