1977
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Pierre Balland et al., « Rapport III-12. Assainissement du bassin versant du lac du Bourget : mesure et élimination des apports », Journées de l'hydraulique, ID : 10670/1.5mbd74
Le lac du Bourget, le plus grand lac entièrement français (4 462 ha), présente depuis une vingtaine d’années, les signes caractéristiques d’un état avancé d’eutrophisation (chute de la transparence de l’eau et du taux d’oxygène dissous en profondeur, apparition de fleurs d’eau). La raison principale en est l’important développement démographique et économique depuis la fin de la guerre des régions chambérienne et aixoise, développement qui doit aller croissant. Le calcul des charges de pollution et de fertilisants en particulier (formes d’azote et de phosphore) mené en 1973 et 1974 a fait apparaître un flux moyen annuel parvenant au lac de 1 800 t d’azote inorganique total et de 300 t de phosphore total. La charge organique est aussi très importante. L’essentiel de cette charge provient de sources ponctuelles de pollution (collectivités, industries agricoles, établissements d’élevage, etc.) et est donc a priori contrôlable, la charge naturelle de base, ou charge diffuse de pollution en provenance des sols étant très faible et en tout état de cause tolérable par le lac. Cependant, la charge spécifique de phosphore (flux moyen annuel rapporté à l’unité de surface du lac) exprimée en g/m²/an de P, et rapportée à la profondeur moyenne du lac z ou à la vitesse d’apport de l’eau par unité de surface, z/tw (tw étant le temps de séjour moyen de l’eau) démontre qu’en l’état actuel le lac du Bourget est en situation très critique. Aussi a-t-il été décidé d’entreprendre l’assainissement du bassin versant du lac. L’élimination des nuisances qui sont la cause de l’eutrophisation du lac pouvait se faire soit par un traitement poussé des effluents urbains qui représentent 95 % de ces nuisances, soit en envoyant directement au Rhône ou à l’Isère ces effluents après traitement biologique classique. La première solution était techniquement possible mais outre son coût élevé d’investissement et surtout d’exploitation, elle manquait de souplesse en cas de dépassement des prévisions de pollution ou de débits. La seconde solution a été finalement retenue et le concours lancé entre entreprises a conduit à adopter un rejet au Rhône par des conduites et une galerie située en dessous du niveau du lac, de telle manière que les frais de pompage soient insignifiants et qu’il soit possible de procéder ultérieurement, si cela s’avérait nécessaire, à un soutirage des eaux profondes du lac, les plus polluées. Les travaux correspondants sont en cours et doivent se terminer en 1977. Il faudra alors attendre deux ou trois ans pour apprécier leur effet réel et voir s’améliorer la limpidité des eaux du lac.