Les noms propres chez Zola

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1985

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Étienne Brunet, « Les noms propres chez Zola », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.5mhr2w


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Les noms propres ont la curieuse propriété d’apparaître fort souvent dans les Index et fort rarement dans les statistiques. Bien avant l’avènement de l’ordinateur on s’est soucié de relever leur apparition et leur localisation dans les textes et de proposer au lecteur un Index nominum . Les méthodes liées à l’informatique ont permis de généraliser cette procédure et de l’étendre, par des procédés entièrement automatiques, aux exposés de toute nature, simples articles ou longs rapports. Les logiciels de traitement de textes offrent à l’envi de telles facilités – dont l’intérêt est évident quand on se préoccupe de retrouver non seulement un personnage mais aussi les épisodes où il entre en jeu et les thèmes dont il est porteur.Inversement les études lexicologiques, en dehors de l’onomastique, attachent généralement peu d’importance à la fréquence des noms propres – qu’on écarte le plus souvent des relevés pour ne comptabiliser que les noms communs. En pure synchronie la distinction des deux populations s’impose sans difficulté, les noms propres ayant, épinglée à leur poitrine, la marque distinctive de la majuscule. Cette distinction graphique dans le discours est transposée aussi nettement dans le dictionnaire et si les encyclopédies accueillent les noms propres (du moins les noms réels), les dictionnaires de langue leur refusent l’entrée. Les noms propres seraient donc étrangers à la langue. Englués dans la contingence, impropres à la représentation symbolique, rebelles à la vie communautaire des mots, incapables de faire souche durablement et de produire autre chose que des dérivés étiques, les noms propres semblent jetés par le hasard sur la surface de la langue et emportés par le même hasard avant d’avoir pris racine. Ils sont dans la langue ce que sont les constantes dans le langage mathématique, c’est-à-dire des êtres étroitement limités et dépourvus de la richesse symbolique attachée aux variables, aux opérateurs et aux fonctions. Il n’y a de langage que là où il y a des signes, et quand, tout autour, les mots communs s’agitent et se font mille signes, le nom propre reste planté là, étourdi par ce jeu, comme le pompier de service égaré sur la scène parmi les acteurs.On se propose pourtant d'explorer cette variété lexicale dans le vaste corpus de Zola, gros de trois millions d'occurrences. Cela se justifie par l'unité de lieu et d'action qui gouverne une oeuvre conçue dès l'origine comme un cycle et où les noms de lieu s'y incrivent dans le même paysage et les noms de personne dans une même famille. Mais il semble que les liens du cycle se distendent au cours de la rédaction, même si les fils se dénouent dans la conclusion du Docteur Pascal. Si la toponymie - relativement étroite de Zola - invite à souligner le privilège de Paris face à la province, les noms de personne sont loin de se concentrer dans le cercle intime des Rougon et des Macquart et et certains blocs erratiques comme la Terre, la Débâcle ou Germinal échappent de plus en plus à leur polarisation.

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