Trans Vs Anti-Transhumanism: disputes about words? Entre transhumanistes et non-transhumanistes : un différend terminologique ? En Fr

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9 juillet 2019

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Michelle Dobré et al., « Entre transhumanistes et non-transhumanistes : un différend terminologique ? », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.5nftsg


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Résumé Fr

Il va sans dire qu’il devient de plus en plus difficilede délimiter les frontières entre le vivant et l’artefact, le thérapeutique et l’augmentatif, la guérison et la transformation, la prévention des maladies et l’altération de la condition humaine. Nous nous trouvons à un carrefour où la nécessité d’un défrichage terminologique s’impose, une démarche qui nous paraît primordiale pour aborder un sujet d’une telle ampleur.L’une des hypothèses susceptibles d’interpréter le sens du clivage entre les transhumanistes et les non-transhumanistes13, appelons-les des «bio-conservateurs», serait axée sur les différences de terminologie que l’on confère dans chaque camp à certains concepts-clés, tels que: la technologie, l’évolution, la condition humaine, l’éthique, la médecine, le cyborg, le transhumanisme, le post-humanisme, le corps,la biologie, etc. Ce défrichage terminologique nous paraît nécessaire afin d’approcher le cœur même du sujet et d’identifier les principales idées qui animent chaque partie.Nous retiendrons les notions suivantes: le trans/post-humanisme et son histoire à partir du 19e siècle; le Surhomme (Nietzsche, Teilhard de Chardin, Rostand); la technologie (comme science des techniques) dans sa relation avec le corps humain (Le Breton, McLuhan, Foucault).Être humain est-ce se transcender en dépassant toute limite(Juan Enriquez14, Stewart Brand15), même celle du corps? Ou alors de savoir s’arrêter au seuil de l’irréversible? Le transhumanisme est-il juste un processus de transition et le posthumanisme son achèvement ou existe-t-il d’autres enjeux, managériaux en l’occurrence, qui les sous-tendent? Enfin, le transhumanisme serait-ce la suite logique d’un humanisme métastasique ou bien ce dernier a toujours eu en son sein la transformation, la transfiguration de l’homme, quitte à fusionner avec la technique?Pour ce qui est de la technologie, nous partons de la prémisse qu’elle n’est pas intrinsèquement neutre; c’est l’usage que l’on en fait qui peut lui conférer un pouvoir prométhéen, comme le prétendent les adeptes de la thèse transhumaniste, et qui participeraitselon eux de l’hominisation de l’homme depuis qu’il a su manier l’outil, selon la maxime de Marshall McLuhan: «We shape our tools and, thereafter, our tools shape us16» (McLuhan, 1964). D’aucuns voient dans la technique le prolongement de soi, l’extension de nos facultés physiques et mentales, l’incarnation de l’imagination et la créativité humaines (Chalmers & Clark, 1998). D’autres lui confèrent un pouvoir divin,Kevin Kelly17parle du Technium, Le Septième Royaume de la vie (Kelly, 2010), qu’elle est intimement liée à l’évolutionhumaine, d’oùles mots d’Edward O. Wilson:«We have decommissioned natural selection and we must look deep in oursleved to know what we wish to become» (Wilson, 1998), et Kurzweil d’ajouter: «With our modest looking thumbs was sufficient to createa secondary force of evolution».Nous proposons d’étudier de très près les notions-clés des discours transhumanistes pour approcher le sens de ce qu’ils visent de là où ils parlent. Cette communication s’inscrit dans une recherche pluridisciplinaire initiée à Caen (Mrsh), le GIP «Transhumanisme(s)et droit(s)» financé par le Ministère de la Justice et comprenant nombre de chercheurs de diverses disciplines (juristes, sociologues, anthropologues, philosophes, médecins, etc.).

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