23 mai 2019
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Alexandra Marchetti, « Pour une meilleure scolarisation des enfants de familles itinérantes ou voyageurs issus de familles roms : améliorer la confiance en soi et favoriser une prise de risque à l’oral grâce à un dispositif d’éveil aux langues en classe de CE2 », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.5nmcrv
Cette étude se veut une réflexion sur l’éducation des enfants roms dans nos écoles. Les recommandations de l’Union européenne ont fait état de ségrégations sociales et de discriminations dans l’accès à l’éducation, montrant notamment qu’un grand nombre d’enfants de familles gitanes sont inscrits dans l’enseignement spécialisé ou même ne vont plus à l’école. Dans la classe sur laquelle porte l’étude, trois enfants sont issus de familles roms, et bien que leur histoire scolaire et leur attitude envers l’école soient différentes, un constat demeure : ils montrent de grandes difficultés, notamment en matière de compétences linguistiques, bien qu’ils soient tous scolarisés en France depuis au moins trois ans. Cette difficulté était particulièrement perceptible dans l’absence quasi totale d’expression orale en classe pour les élèves concernés. Or, des études ont montré que les langues socialement dévalorisées, comme la langue rom, le sont aussi aux yeux de leurs locuteurs. Par ailleurs, nous savons que la construction d’attitudes d’autodérision est un obstacle à l’apprentissage et que la sécurité émotionnelle — ici l’absence de discrimination — est nécessaire pour apprendre. C’est pourquoi un projet Evlang a été mis en place pour faire de ces langues des « objets éducatifs légitimes » et pour développer, de la part de ceux qui les parlent comme de ceux qui ne les parlent pas, une attitude positive envers elles. Afin de mesurer l’impact de ce projet, on a effectué un relevé de prise de parole des élèves roms de la classe, et on a pu observer une augmentation et une diversification des demandes de prise de parole.