A worker for God, a servant to the Tsar. A citizen of the Fatherland Богу работник, царю слуга. Отечеству гражданин En Ru

Résumé En Fr

In this study, we follow in the footsteps of Aleksei Kurbatov, who, although trained in the traditions of 17th-century Russian administrative culture, that of the 'prikases', was imbued with the new and very special spirit of fiscal and administrative enterprise that characterised Peter the Great and his collaborators. He was a sort of all-purpose commissioner, the perfect administrator who didn't wait for orders but took the initiative: he invented a tax, prosecuted tax evasion and corruption, ran a military shipyard, supervised the Treasury, founded a school, built ships... An unknown man of obscure birth, he rose very close to the zenith of power, before being driven, like Adam from paradise and for just as little, from the confidence of his sovereign master. He ended his life in inactivity, pondering his fate and arriving at a political conception of public service that was markedly different from the one he had at the start of his career. Kourbatov's life also provides an opportunity to take a fresh look at this key issue in the history of administrative phenomena in Russia, the transformation of 'prikase' as a personal commission into 'prikase' as an institution; it shows the process by which political will was translated into social reality.

Dans cette étude nous marchons sur les pas d’Alekseï Kourbatov qui, tout en ayant été formé dans les traditions de la culture administrative russe du XVIIe siècle, celle des "prikases", fut pénétré par cet esprit nouveau et très particulier d’entreprise fiscale et administrative qui caractérisa Pierre le Grand et ses collaborateurs. Il est une sorte de commissaire à tout faire, le parfait administrateur qui n’attend pas les ordres mais les suscite par ses initiatives : il invente une taxe, instruit des procès contre l’évasion fiscale et la corruption, dirige un chantier militaire, surveille le Trésor, fonde une école, construit des bateaux… Un inconnu de naissance obscure, il monte tout près du zénith du pouvoir, avant d’être chassé, comme Adam du paradis et pour aussi peu de chose, de la confiance de son souverain maître. Il finit sa vie dans l’inactivité, songeant à son destin et arrivant à une conception politique du service public sensiblement différente de celle qu’il avait au début de sa carrière. La vie de Kourbatov permet en outre d’étudier à nouveau frais cette question-clé de l’histoire du phénomène administratif en Russie, la transformation du "prikase" comme commission personnelle en "prikase" comme institution ; elle donne à voir par quel processus la volonté politique se traduisait en réalité sociale.