2014
Cairn
Christian Fierens, « Comment faire avec le dit schizophrène ? », Essaim, ID : 10670/1.5q3bjo
Appréhender la schizophrénie dans une perspective proprement psychanalytique implique de la comprendre non par la catégorisation d’un individu, mais par le « dit schizophrène », c’est-à-dire par un énoncé qui relève de la schize de la pensée. Dans la pensée, la schize s’oppose à la systématisation ; semblablement, la schizophrénie s’oppose à la paranoïa. Faire avec le « dit schizophrène », c’est tenir compte du dit en tant qu’il ne tombe pas dans la systématisation unifiante paranoïaque. Il s’agira dès lors d’entendre le dit schizophrène comme un dit en attente d’une réponse qui pourra faire chaîne avec lui et grâce à laquelle une création de métaphore sera rendue possible localement dans le transfert. Dans la topologie lacanienne, cette structure – avant tout locale – correspond à la chaîne borroméenne où l’imaginaire, le symbolique et le réel restent disjoints, tandis que la systématisation paranoïaque correspond au nœud de trèfle où l’imaginaire, le symbolique et le réel sont confondus.