ÉCLAIRE. Education through the Imaginarium. History of art educationin France, 1968-1999 ÉCLAIRE. Écoles de l’Imaginaire. Histoire de l’enseignement artistique en France, 1968-1999 En Fr

Résumé En Fr

Following the May 1968 protests in France, art education underwent a comprehensive renewal. At the same time, art practice degrees began to attract more and more students. However, artistic education was simultaneously finding itself neglected by a modernist art history profoundly altered by the early twentieth-century avant-gardes, with their mythology of the tabula rasa. And yet, the art and artists of the future are forged in these melting pots of art schools and university art departments. The primary objective of this research project is to demonstrate the importance of the teaching and transmission of art during this period. It aims to give art education the weight it deserves as a fundamental concern in the history of art. In doing so, ÉCLAIRE will consider not only works of art, but also exchanges between artists themselves – professors and students – as crucial nodal points, caught in tension between past and future. Transmitted, captured or forged in opposition, what are the gestures, attitudes, know-how, vocabulary, rhetoric, references, network, norms acquired during art studies? A new teaching system was put in place after the 1972 reforms and carried on as such until the Bologna process in 1999. It was based on orality and directed towards the individual, leaving as a consequence few archives. ÉCLAIRE aims to overcome this impasse by compiling a large number of interviews. Thanks to the collection and innovative documentary processing of filmed interviews integrated into a collaborative and interactive platform, we will constitute a data base that is fundamentally multidisciplinary in its approaches and its outcomes. As such, it will be usefull for researchers on art, teaching, professional relationships, memory and the collective imaginarium.

Après mai 68, l’enseignement de l’art en France s’est profondément renouvelé. Le nombre d’élèves inscrits et attire de plus en plus d’élèves. A la même période, il est pourtant négligé par l’histoire de l’art : profondément marquée par les avant-gardes et leur fantasme de la tabula rasa, celle-ci se détourne alors de ces lieux de tradition. Or nous proposons d’envisager non seulement les œuvres, mais aussi les échanges entre artistes – professeur.e.s et étudiants – comme les terrains d’un affrontement entre passé et futur où s’invente la création de demain. Transmis, captés ou forgés dans l’opposition, quels sont les gestes, les attitudes, les savoirs faire, le vocabulaire, la rhétorique, les références, le réseau, les normes acquis durant des études d’art ? En quoi ceux-ci constituent-ils les cadres d’une herméneutique de la création ? L’objectif de ce projet de recherche est de montrer l’importance de la transmission et de l’apprentissage de l’art à la période contemporaine en les donnant à penser comme sources et enjeux majeurs de la création. Un nouveau système d’enseignement a été mis en place après les réformes de 1972, et il a perduré jusqu’au processus de Bologne en 1999. Il était fondé sur l’oralité et dirigé vers l’individu laisse peu d’archives. Le projet ÉCLAIRE vise à pallier une telle impasse en constituant un fonds d'entretiens. Grâce au recueil et à un traitement documentaire innovant d’entretiens filmés intégrés à une plateforme collaborative et intermediale, nous constituerons une base de référence fondamentalement pluridisciplinaire dans ses approches et ses retombées, touchant à l’art, à l’enseignement, aux enjeux professionnels, à la mémoire et à l’imaginaire social.