2023
Cairn
Benjamin C. Guinhouya, « Effets bénéfiques de l’activité physique maternelle pendant les 1 000 premiers jours sur la santé de l’enfant », Médecine de la Reproduction, ID : 10670/1.5t1ynz
Cet article présente un état des lieux des effets observés de l’activité physique maternelle pendant la grossesse sur la santé de son enfant. Cette analyse, fondée sur les synthèses méthodiques, s’est faite en distinguant trois périodes : la vie intra-utérine, les périodes natale et postnatale précoce et la période de croissance et développement de l’enfant. Pour le fœtus, un régime régulier d’activité physique maternelle se traduirait par une majoration de la quantité de substrats et d’oxygène délivrés, une bonne tolérance cardiaque ainsi qu’un meilleur contrôle du système nerveux autonome. Il n’a pas été observé d’hyperthermie fœtale chez l’homme. Pendant les périodes natales et postnatales, l’activité physique maternelle a des effets favorables dans le contrôle du risque de macrosomie, d’obésité et d’autres troubles cardiométaboliques associés, même si des études longitudinales sont encore nécessaires pour valider le terme de tels effets, observés de façon cohérente dans les études animales. Un effet remarquable de l’activité physique maternelle est son rôle positif sur la neurogenèse, le développement du langage, la mémoire et d’autres fonctions cognitives liées à l’apprentissage. Cette observation est la plus robuste dans les différentes études. Enfin, des résultats inédits, obtenus ces cinq dernières années, étayent l’hypothèse que l’activité physique maternelle pendant la grossesse « programmerait » l’activité physique de l’enfant, avec un effet persistant, à la fois sur le maintien d’un mode de vie actif et sur le contrôle de l’obésité et des troubles métaboliques associés, jusqu’à l’âge adulte. Cet effet serait majoré chez les filles en particulier. La promotion d’une activité physique régulière dans la population féminine en âge de procréer et durant la grossesse semble être une priorité de santé publique pour améliorer le « capital santé » de la prochaine génération.