Arabe(s) et berbère en contact : le cas mauritanien

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Actuellement le zénaga n'est plus parlé en Mauritanie que par un petit nombre de locuteurs adultes bilingues (quelques milliers au maximum). L'abandon du berbère zénaga semble s'être réalisé très graduellement, sur plus de six cents ans, après l'arrivée d'une fraction des Arabes Maʕqil dans le Sud marocain, aux XIIIe-XIVe siècles. Pour autant, les premiers contacts du zénaga avec l'arabe ne datent pas du milieu du second millénaire car, dès les débuts de l'islamisation, quelques prémices de l'arabisation culturelle étaient déjà en place. Cet article porte sur les effets du contact entre l'arabe et le berbère. Il évoque la question des emprunts lexicaux, mais traite surtout des ressemblances observées au niveau morphosyntaxique, qu'elles soient le produit d'un héritage commun ou correspondent à des innovations propres à l'aire culturelle considérée. En conclusion, il apparaît que les particularités observées ne manifestent pas de rupture typologique, ni dans une langue, ni dans l'autre. Par contre, l'étude révèle une certaine osmose (faite d'évolutions convergentes et de développements parallèles) qui ne se comprend sans doute que par référence au contexte social et culturel partagé pendant des siècles.

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