Designing for debate : how to craft dissonant artefacts and their communication situations so as to open spaces for mutual contestation (agonism) and the expression of marginal voices (dissensus) Design pour débattre : comment créer des artefacts dissonants, et leurs situations de communication, afin d’ouvrir des espaces de contestation mutuelle (agonisme) et d’expression des voix marginales (dissensus) En Fr

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20 décembre 2019

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Maxime Mollon, « Design pour débattre : comment créer des artefacts dissonants, et leurs situations de communication, afin d’ouvrir des espaces de contestation mutuelle (agonisme) et d’expression des voix marginales (dissensus) », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.5uo8qs


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Résumé En Fr

Living in a democracy or working in a group requires the use of deliberative processes to agree and decide on ways of living together and projecting ourselves into common desirable futures. However, these processes remain an illusion, according to the political philosopher Chantal Mouffe. Because, decision by consensus often marginalises minority opinions, but also, rationality does not make it possible to overcome conflicts. They are rather often rooted in affects. Consequently, how can we open spaces for debate that are participatory, inclusive and that mobilise the affects? What methods and roles for such an agnostic design (from the Greek Agon, adversary)? My first contribution is the definition of the group of practices and of the research field of design for debate. Among these practices, my study focuses on “Discursive Design” for debate, in which programmes such as Critical Design, Speculative Design and Design Fiction participate. The fieldwork (5 design projects) revealed how design can stimulate interpersonal debate when it generates a ‘dissonance’ among the social values of the public, by presenting an ambivalent artefact (which juxtaposes discordant values). I have called this form of ethnomethodology through design, the bridging experiment. As a second result, beyond the simple design of an artefact, design can reach and mobilise a “public” (in the sense of John Dewey) concerned by a latent issue, by joining it in its own context. And, by orchestrating a whole communication situation where audiences and artefacts meet. I offer a descriptive model called the Discursive Design Communication System. Thus, when it thwarts the polarisation of opinions, the artefact takes on the role of a non-­human diplomat, which intensifies conflicts in order to connect worlds that do not speak to each other. But also, as a media, design adopts the role of an “agnostic mediating artefact,” which opens up multidimensional communication situations—between human, non-­human and fictional actors.

Vivre en démocratie ou travailler en groupe nécessite l’usage de procédés délibératifs pour s’accorder et décider des manières vivre ensemble et se projeter dans des futurs désirables communs. Cependant, ces démarches restent une illusion, selon la philosophe politique Chantal Mouffe. Car, la décision par consensus marginalise les souvent les opinions minoritaires, et car la rationalité ne permet pas de venir à bout des conflits souvent enracinés dans les affects. Par conséquent, comment ouvrir des espaces de débat participatifs, inclusifs et qui mobilisent les affects ? Quelles méthodes et quels rôles pour un tel design agnostique (du grec Agon, adversaire) ? Notre première contribution est d’avoir défini le groupe de pratiques et le champ de recherche du design pour débattre. Parmi ces pratiques notre étude se concentre sur le «Design Discursif » pour débattre, auquel des programmes comme le Design Critique, Spéculatif et Fiction participent. Le travail de terrain (5 projets de design chez les parties prenantes) a révélé comment le design peut stimuler le débat interpersonnel quand il met en « dissonance » les valeurs sociales du public. Nous avons appelé cette forme d’ethnométhodologie par le design, l’expérimentation de reliure. Second résultat au delà du simple artefact, le design peut atteindre et mobiliser un « public » (au sens de John Dewey), en allant à sa rencontre, sur son terrain. Et, en orchestrant toute une situation de communication où publics et artefacts se rencontrent. Nous en proposons un modèle descriptif, le Système de communication du Design Discursif. Ainsi, quand il déjoue la polarisation d’opinions, l’artefact endosse un rôle de diplomate non-­humain, qui intensifie les conflits pour connecter des mondes qui ne s’entendent pas. Mais aussi, en tant que média, il adopte un rôle « d’artefact médiateur agnostique », qui ouvre des situations de communication multidimensionnelles – entre acteurs humains, non-­humains et fictionnels.

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