2024
Cairn
V. Martin-Schmets et al., « Chapitre 2. L’autonomisation des comités nationaux d’éthique de la recherche en Afrique : perspective historique et enjeux actuels », Journal international de bioéthique et d'éthique des sciences, ID : 10670/1.5wb0n0
Les comités nationaux d’éthique de la recherche en Afrique se sont imposés, depuis les années 60 et singulièrement après différents scandales dans les années 90, comme des acteurs incontournables dans le champ de la recherche clinique internationale. Notamment fondée sur le principe de double revue éthique, leur existence a historiquement visé à empêcher une forme de dumping éthique, tentation qui subsiste encore aujourd’hui dans le chef de certains promoteurs de recherche. Si le cadre international de droit « souple » a favorisé leur émergence et leur légitimité, un cadre légal et règlementaire de droit « dur » est également nécessaire au niveau local pour chaque comité national d’éthique de la recherche, afin d’assurer son bon fonctionnement et l’accomplissement optimal de ses missions. Cet article vise à analyser les ressemblances et divergences de trois comités d’éthique nationaux d’éthique en Afrique, plus précisément le CNERS du Guinée, le CNERS du Bénin et le CNESVS de Côte d’Ivoire, en matière de statut, de missions, de fondement légal ou règlementaire et, plus généralement, d’autonomie. Cette analyse nous permettra d’une part de rendre compte de difficultés logistiques communes et, d’autre part, de dépasser les différences en termes de statut juridique et de missions pour définir ce qui permet à ce type de comité d’exercer pleinement son ou ses rôles. Cet article propose enfin de modéliser les différents éléments qui concourent à l’autonomie et à la résilience d’un comité national d’éthique de la recherche, autour d’une notion proposée à cette occasion : les « cercles d’autonomie ».