2021
Cairn
Julien Vincent, « Hobbes écosophe », Raisons politiques, ID : 10670/1.5wm3ux
Le Léviathan, publié en 1651, se présente comme une théorie du corps politique artificiellement constitué au terme d’un contrat de soumission au souverain. Mais il offre aussi une réflexion fondatrice sur le « corps naturel » du Léviathan, complémentaire de son corps artificiel, dont l’examen permet de faire émerger un Hobbes « écosophe », articulant sa pensée environnementale à une réflexion sur la subjectivation politique. Le territoire hobbesien apparaît d’abord comme une réalité matérielle, un ensemble de corps humains et non-humains dont les mouvements doivent être étroitement contrôlés afin de maintenir la paix et la prospérité. Il est ensuite une terre promise, la contrepartie d’un contrat reliant le souverain aux citoyens. Il est enfin un espace de signes et d’images : la société civile ne peut se fonder que sur une cosmologie naturaliste dans laquelle les croyances aux fées, fantômes et autres phénomènes surnaturels sont inhibées par la peur que suscite le souverain.